L’affaire qui lie le ministère délégué des guinéens de l’étranger et les entreprises Joly Decor de M. Serindaw Diakité et l’Etablissement Moussa et Frères pour la fourniture de matériels informatiques connaît un nouveau rebondissement. D’après Moussa Diallo, le département des Guinéens de l’étranger lui doit deux cent cinquante deux millions six cent dix mille francs guinéens (252.610.000 GNF), comme prix de nombreux matériels informatiques, notamment une quarantaine d’ordinateurs portables et bureautiques, des onduleurs, des rallonges, stabilisateurs… qu’il a livré audit ministère.
Après avoir traîné depuis plus de 8 mois maintenant dit-il, le jeune Moussa Diallo de l’Etablissement Moussa et Frères décide de se suicider enfin dans la concession familiale de Mme le ministre délégué des Guinéens de l’étranger le vendredi 27 décembre 2013, si toutefois son argent n’est pas payé. Lors d’un entretien que Moussa a accorder à notre rédaction, il affirme avoir déjà dépenser plus de 40 millions de nos francs pour récupérer son dû. Sur une facture de Joly Décor pour le ministère délégué des Guinéens de l’étranger sur la fourniture de matériels informatiques dont copie a été remise à notre rédaction, il y est établi que le montant total est de 294 millions 871 milles 500. Au lieu de 252. 610.000 GNF.
Au fait comment en sommes-nous arrivé là ?
Moussa Diallo, commerçant à Madina réclame au département des guinéens de l’étranger 252 millions 610 mille francs guinéens (GNF), pour la fourniture de matériels informatiques. Après plus de huit mois d’attente de son dû, monsieur Diallo, marié à deux femmes, père de cinq enfants, désespéré, avait pris sa famille et son collaborateur mercredi 18 septembre dernier, pour aller exiger le remboursement de ses créances chez Mme Kaba Rougui Barry.
Pour comprendre ce qui s’est réellement passé jusque là, Moussa Diallo explique. «Le 29 février 2013, Mme Rougui Barry a envoyé un certain Serindaw Diakité à Madina où je travaille, pour me dire qu’ils veulent quelqu’un qui va leur livrer des ordinateurs. Comme j’ai un collaborateur, j’ai dit à Diakité que je ne peux pas livrer des ordinateurs sans voir Mme le ministre lui même. Il m’a pris avec mon collaborateur, on est allé chez Madame Rougui Barry. Pendant trois jours, on a discuté avec elle. Elle m’a demandé de lui livrer des ordinateurs bureautiques, écrans plats et des portables. J’ai dit d’accord, mais comment se fait le payement, parce que chez nous à Madina, c’est du tic au tac. Elle me dit non, ce n’est pas maintenant, mais le payement c’est dans dix jours ou plus tard quinze jours. Elle m’a parlé d’une régie d’urgence. En ce moment, j’ai demandé à Jean Jotomi mon collaborateur c’est quoi régie d’urgence ? Il m’a expliqué que le payement c’est dix jours ou 15 jours plus tard».
Après ce compromis, poursuit-il, « On a commencé la livraison. Ce sont 40 ordinateurs. On a envoyé tous ces ordinateurs dont 12 bureautiques au ministère des guinéens de l’étranger, 16 portables chez Madame, et les 12 autres portables au ministère. Tout ça représente une valeur de 252 millions 610 mille francs guinéens (GNF). J’ai tous les papiers qu’elle a signés avec moi et même la liste de commande. Elle m’avait dit qu’elle avait engagé un régi d’urgence pour me payer. Ça s’est passé, rien. Ensuite, quand ça a pris du temps, elle m’a dit d’attendre, si on lui donne le prix du carburant, elle va me payer. (…) Depuis cette date, j’ai beaucoup marché après elle, mais jusqu’à présent, rien. Avant son voyage, elle m’a dit de revenir avec Jean le lendemain à son bureau, mais elle ne nous a pas dit qu’elle voulait voyager. Le lendemain quand on est venu, on nous a dit qu’elle a voyagé. Son numéro que j’ai, je l’appelle, elle refuse de décrocher, elle ne répond pas à mes messages ».
Sans pour autant désespérer, au retour de Mme Kaba, Moussa Diallo dit avoir pris d’autres alternatives. « Quand elle est revenue, je suis allé informer le premier Imam de la mosquée Fayçal, El hadj Salifou Camara. Ce dernier est venu le vendredi dernier. Elle avait voulu nier, mais elle a su que j’avais montré les dossiers à ce dernier. Ainsi, Mme Rougui Barry a dit à l’Imam de me dire de venir au ministère, lundi dernier pour qu’elle me rembourse. Et le lundi, elle n’a pas accepté qu’on se voir. Après, je suis revenu dire à El hadj Salifou qu’elle n’a pas accepté de me rencontrer. Il m’a dit qu’il a fait ce qu’il peut, alors de trouver une autre voie ».
De plus en plus désespéré, Moussa explique que ça fait 8 mois qu’il ne travaille pas. « J’ai deux femmes et cinq enfants, j’ai pris une de mes femmes, mes enfants et mon collaborateur hier, j’ai décidé de venir chez Mme Rougui pour protester car j’ai tout perdu. Je n’ai plus de place à Madina et on m’a expulsé de mon logement. Je n’ai rien. Même si elle doit me tuer elle n’a qu’à le faire. Tout ce que je veux, c’est qu’elle me paye mon argent pour que je retrouve ma dignité », martèle la victime.
Arrivés à 16 heures 30 locales, derrière le domicile privé de Mme Kaba, ils sont restés jusqu’à 22 heures sans suite favorable. Après des heures passées, le commerçant déclare que deux pick-up de bérets rouges sont venus rentrés chez madame. « Après 3 minutes, ils sont sortis, ils nous ont chassé, insulté en nous qualifiant des rebelles Sierra léonais, en nous traitant des chiens. Et nous sommes rentrés vers 23 heures ».
Actuellement, Moussa estime que cette dame lui a ruinée. « J’ai sorti mes enfants de l’école faute de moyens financiers et la semaine passée j’ai envoyé mes femmes et mes enfants au village. On a fermé ma place, je ne travaille pas depuis 8 mois. On m’a chassé de la maison où je loge, parce que je ne parviens pas à payer la location. J’ai revendu ma moto pour avoir de quoi à manger. Donc, ma vie est terminée », se désole Moussa Diallo en sanglot.
Pour la suite, la victime compte se suicider le vendredi 27 décembre prochain au domicile de Mme le ministre délégué des guinéens de l’étranger. « Si jamais Mme Rougui Barry ne me paye pas jusqu’au jeudi prochain, je veux mettre fin à mes jours dans sa cour. Je veux me suicider dans sa propre cour le vendredi prochain à 13h 45mn précisément, si toutefois elle ne paie pas mon argent. Et après, nous nous reverrons devant Dieu un jour pour savoir qui a fait du tort à qui », conclut Moussa Diallo.
Contacté, Mme Kaba Rougui Barry affirme avec insistance qu’il n’y a aucun contrat entre son département et Moussa Diallo, mais plutôt entre le ministère et l’entreprise Joly Décor, pour la fourniture de matériels informatiques. « Il y a de bruit de botte derrière cette affaire et pourtant le ministère a payé la facture à Joly Décor. Il ne reste que quelques reliquats à régler maintenant », a-t-elle laissé entendre après avoir dit que le monsieur veut se faire payer deux fois.
Quant à la décision de Moussa de se suicider à son domicile vendredi, Mme la ministre ne passe pas par le dos de la cuillère. ‘’S’il veut se suicider, ça ne me gêne pas, c’est entre lui et Dieu. Je ne lui dois rien et il n’y a aucun contrat qui lie mon département à Moussa Diallo. Il a été contacté par Diakité et non par mon département’’, précise t-elle.
Joint au téléphone par notre reporter, Serindaw Diakité, propriétaire de l’entreprise Joly Décor qui a signé le contrat avec le ministère des Guinéens de l’étranger, n’à ni affirmer, ni infirmer la version de Mme Kaba Rougui Barry. Pour lui, le ministère doit se munir d’une ou des preuves palpables, comme des reçus de versement ou une note d’engagement de sa part pour confirmer la paie de n’importe quelle somme au compte de son entreprise.
En attendant d’éclairer la situation entre Mme la ministre, tout au moins entre le ministère des guinéens de l’étrangecxr et Sérindaw Diakité, le pauvre Moussa Diallo n’a que ses yeux pour pleurer.
Affaire à suivre….
Mamadou Oury Bah
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