Plusieurs dizaines de personnes manifestant contre le président gambien Yahya Jammeh ont été frappées et arrêtées par les forces de sécurité, a-t-on appris vendredi auprès de témoins.
La manifestation, un événement rare dans ce pays dirigé sans partage par Yahya Jammeh depuis 1994, s’est déroulée jeudi après-midi à la périphérie de la capitale, Banjul, alors que le chef de l’Etat se trouvait en Turquie pour le sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).
Rassemblant quelques dizaines de personnes, elle était conduite par le chef des jeunes du parti d’opposition United Democratic Party (UDP), Solo Sandeng, qui a été emmené dans un véhicule séparé vers une direction inconnue, selon des témoins.
« Les manifestants brandissaient une banderole sur laquelle on pouvait lire +Nous voulons des réformes politiques+, et certains militants disaient que le président Jammeh devrait partir, en tant que responsable des difficultés économiques du pays », a déclaré à l’AFP un témoin, Omar Nyang.
Le chef du parti UDP, Ousainou Darboe, a indiqué à l’AFP « ne pas savoir combien de personnes ont été arrêtées par les forces de sécurité ni où Solo (Sandeng) et les autres sont détenus ».
Parvenu au pouvoir par un coup d’Etat sans effusion de sang en 1994 puis élu en 1996, et réélu tous les cinq ans depuis, M. Jammeh dirige d’une main de fer la Gambie, petit Etat anglophone d’Afrique de l’Ouest enclavé dans le territoire du Sénégal, hormis sa façade atlantique.
Il été investi en février candidat de son parti, l’Alliance pour la réorientation et la construction patriotique (APRC) pour la présidentielle de décembre.
Son régime est accusé par des ONG, et cette semaine par le département d’Etat américain dans un rapport sur les droits de l’Homme, de disparitions forcées, harcèlement de la presse et des défenseurs des droits de l’Homme, accusations qu’il a régulièrement rejetées.
AFP