CNP-Guinée, au lendemain de la tenue d’un congrès pour le moins controversé, la polémique est loin de retomber sur la régularité et la conformité dudit congrès, qui a élu un nouveau bureau avec à sa tête, le PDG de Guiter SA, M. Ansoumane Kaba.
Sur la question, la rédaction de mosaiqueguinee.com, a joint M. Hussein Diallo, secrétaire général de la FOPAO (Fédération des organisations patronales d’Afrique de l’Ouest) et de la Mauritanie, peu avant qu’il prenne son vol retour pour Abidjan.
M. Diallo, a pris part au congrès du samedi 23 avril à Conakry, au nom de son institution à laquelle est affilié le conseil national du patronat guinéen (CNP-Guinée).
A la question de savoir pourquoi la FOPAO, s’est-elle associée à un congrès dont les conditions de convocation, sont sujettes à une bataille judiciaire entre les sieurs El Hadj Mamadou Sylla et Sékou Cissé ? Plus loin, le congrès de ce 23 avril, peut-il être déclaré valide, du moment où les organisateurs, ont passé outre un acte de la cour d’Appel, qui les ordonnait de sursoir à celui-ci jusqu’au 28 courant ?
A ces deux questions, voici ce que répond M. Diallo, en substance : «En réalité, les patronats sont des syndicats d’employeurs, qui fonctionnent autrement. En pareilles circonstances, il faut plutôt tenir compte de deux choses : les statuts et la convention 87 du BIT, que la Guinée, a ratifiée depuis 1959, donc l’un des tous premiers Etats de notre sous-région, à l’avoir ratifiée».
Il poursuit : «Du point de vue des statuts du CNP-Guinée, M. Mamadou Sylla, jusqu’au congrès du samedi, était le président élu par l’assemblée générale en 2007. Depuis cette date, aucune assemblée générale ne s’est tenue, pour élire un autre président. Ce qui veut dire qu’il était le seul fondé de pouvoir pour convoquer ce congrès. La seule condition pour que ce congrès ne se tienne, c’était que 2/3 de l’assemblée générale, se prononce contre. Or, rien de tel, n’a été constaté…».
S’agissant de l’acte pris 24 heures avant le congrès, à travers lequel la Cour d’Appel, a ordonné aux organisateurs de sursoir à organiser ledit congrès, en attendant sa décision sur l’appel interjeté par M. Mamadou Sylla, M. Hussein Diallo, a invoqué la convention 87 du BIT, pour balayer cette injonction.
Il a expliqué qu’au terme de cette convention, qui, dira-t-il est au-dessus des législations nationales, «la justice ne doit pas s’ingérer dans le fonctionnement d’une organisation patronale».
Il a pris un cas d’école qui s’est déroulé au Togo, où cette convention du BIT, a été appliquée, pour départager un président élu d’une organisation patronale et son adversaire malheureux, qui avait contesté l’élection de son concurrent par voie judiciaire.
Demba Sidicki