Comme à l’accoutumée, les conférences-débats, ont occupé une place de choix à la 5ème édition du forum social ouest Africain, que la capitale guinéenne vient d’accueillir.
Au compte de la deuxième journée, deux conférences se sont tenues, toutes en lien avec le thème central ‘’quels défis de Gouvernance dans un contexte de crises politiques, socioéconomiques et sécuritaires ?, a-t-on remarqué.
Pour parler des défis de transparence des élections dans la sous-région, des acteurs de la société civile ouest africaine, se sont retrouvés avec des experts de la CENI guinéenne et du centre européen d’appui électoral en guinée.
Présent, l’expert électoral du Centre Européen d’Appui Electoral (ECES-Guinée), M. Amadou Tidiane BARRY a estimé que : « l’Afrique de l’ouest a un bilan électoral mitigé, bien que l’élaboration du protocole sous-régional favorisant les principes démocratiques, soit le signe d’un environnement de plus en plus favorable à l’enracinement de principes et de pratiques démocratiques. Force est de constater que, l’organisation des élections libres et transparentes reste, quant à elle, l’un des principaux points de blocage de l’évolution démocratique, à l’origine de la plupart des crises politiques qui ont secoué la sous-région. Les élections constituent donc un défi majeur pour la transition vers le pluralisme démocratique en Afrique, l’une des conditions clés de sa stabilité politique et sociale ».
Pour rétablir la confiance des acteurs électoraux et la réalisation du principe <<un électeur, une voix>>, la biométrie est apparue donc, comme le meilleure moyen, qui mène à des listes électorales fiables et à la tenue d’élection libre, crédible et transparente.
Toutefois, la biométrie dans le processus électoral, sans pour autant être à elle seule capable de régler la complexité de la question des élections, peut contribuer à améliorer la transparence comme nous le montrent à travers l’expérience de nombreux pays de la sous-région.
De nos jours, la biométrie est devenue le modèle pour les pays du continent Africain, car 30 pays ont déjà intégré la biométrie dans leur processus électoral. Dans la sous-région ouest Africaine seuls trois pays (le Libéria, la Guinée-Bissau et la Gambie) n’ont pas intégrés la biométrie.
Malgré l’appropriation de la biométrie par de nombreux Etats de la CEDEAO, force est de constater que le processus électoral reste sujet de contestations et de violences.
Les Etats éprouvent de sérieuses difficultés quant à l’identification, l’enregistrement des électeurs et la constitution des listes électorales.
Ces difficultés sont notamment liées à l’absence ou à une mauvaise tenue du registre d’état-civil, éléments qui empêchent le juste établissement de la population en âge de voter.
Poursuivant, il suggère aux Etats de la CEDEAO de concevoir le fichier électoral à partir d’un état-civil informatisé.
Pour terminer, M. Barry a rappelé que la biométrie est un outil de transparence du processus électoral, mais elle n’est pas la solution miracle, car, elle ne garantit pas la démocratie.
Pour illustrer cela il a fait cas à la crise ivoirienne de 2010, où, malgré la mise en place d’un fichier électoral biométrique et consensuel, la cote d’ivoire a sombré dans une crise postélectorale.
Mamadou Oury DIALLO mosaiqueguinee.com