Le gouvernement guinéen a officiellement lancé ce mercredi 03 août 2016, au palais du peuple , la campagne nationale pour l’abandon des mutilations génitales féminines. « Zéro excision pratiquée pendant les vacances scolaires », c’est le thème retenu pour cette campagne.
La Guinée est le deuxième pays au monde derrière la Somalie, dans la pratique de l’excision. « les statistiques disponibles à partir des enquêtes démographiques de la santé effectuées en 2012 rapportent un taux de prévalence de 96,9/ chez les filles et les femmes de 15 à 49 ans. Pour la tranche d’âge de 0 à 15 ans, le taux est de 97% », a indiqué la ministre des Affaires Sociales de la Promotion Féminine et de l’Enfance.
Pourtant la Guinée a tout un arsenal juridique pour dissuader les pratiquants. « Notre pays est l’Etat qui a ratifié sans aucune réserve la quasi totalité des instruments juridiques internationaux des droits de la femme et de l’enfant, matérialisé dans la constitution nationale et autres dispositions juridiques. Mieux, le gouvernement guinéen a créé en 2011, une commission nationale de coordination des actions de lutte contre les mutations génitales féminines, qui regroupe l’ensemble des secteurs clés du domaine, pour une meilleure harmonisation et une efficience des interventions à l’échelle nationale et régionale « , a précisé Sanaba Kaba
La présidente du parlement des enfants, Hadja Idrissa Bah, a interpellé les décideurs à tous les niveaux. « La lutte contre excision ne doit pas être le combat de quelques personnes, mais de tous. Nous devons agir pas pour déplacer le problème, mais pour le résoudre définitivement », dira t-elle.
Avant de lancer officiellement les activités de cette campagne nationale, le Premier Ministre, chef du gouvernement Mamady Youla, a engagé son équipe en ces termes: « Pour ma part, je voudrais vous rassurer de ma disponibilité totale et de l’engagement solidaire de mon gouvernement à soutenir le processus d’abandon de l’excision, qui, aujourd’hui, est une des pires formes de violation flagrante des droits de la femme et de l’enfant. J’en appelle donc aux autorités politiques et administratives, au personnel de santé, aux leaders communautaires et religieux, aux organisations de la société civile et aux femmes elles-mêmes, d’accompagner cette dynamique de changement ».
Des activités seront organisées tout au long de la campagne dont entre autres des séances de plaidoyer, de sensibilisation, de mobilisation des communautés autour des questions de l’excision et du mariage précoce.
Pierre Guilao Pour mosaiquegunee