Les travailleurs de la radio rurale de Kankan sont en colère et exigent le départ du Directeur de la station qu’ils reprochent d’opacité dans la gestion et de détournement.
La tension qui couvait depuis plusieurs mois a explosé hier dimanche, 14 août 2016 et se poursuit à la radio rurale de Kankan. Les journalistes et techniciens frondeurs ont réussi à couper le signal de la station publique suivi d’une relance mais avec seulement de la musique folklorique. « Le directeur Ibrahima Sorel Bolkada Cissé nous a détourné une moto AG et un ordinateur offerts à la radio par les partenaires au développement. Puis, il s’engouffre dans un silence au sujet des résultats de la collecte de fonds lancée par la Direction auprès des ressortissants et amis de Kankan, il entretient le même silence sur sa participation à la revue annuelle des radios rurales tenue en avril dernier à N’zérékoré», a dénoncé un journaliste gréviste sous couvert de l’anonymat.
«Ce sont des chercheurs de poste qui cherchent à me charger afin de me remplacer », réplique le directeur décrié qui estime par ailleurs que ces allégations sont sans fondement et contre toute procédure administrative (faisant allusion à l’absence d’un préavis de grève). Depuis ce lundi matin, les programmes de la radio demeurent perturbés, signe d’inflexibilité des frondeurs. Un journaliste de la maison vient d’être interpellé et placé en garde à par la gendarmerie.
Officiellement on ignore les raisons de cette mise en garde à vue, mais des témoignages recueillis auprès de certains grévistes révèlent que c’est lui (Oumar Konaté) qui aurait fermé l’accès à la radio dimanche soir avant de rejoindre son domicile avec les clés.
Cissé