En février dernier, au cinquième jour d’une grève syndicale marquée par une paralysie des activités économiques dans le pays, la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG) et l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG) avaient obtenu du gouvernement un certain nombre de promesses devant permettre l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et mettre fin aux tracasserie exagérées pour les transporteurs sur nos routes nationales.
Parmi ces promesses qui avaient d’ailleurs été traduites en acte les jours qui ont suivi cette entente sociale, figuraient en grande partie, la suppression des barrages interurbains dits non conventionnels. Mais, cinq mois après, le constat révèle un retour progressif à ces barrages dont la plupart avaient été démantelés peut être juste pour tromper les syndicalistes.
Dans la journée du samedi 27 août 2016, en plus des barrages traditionnels que sont les barrages dits KK et 36, nous avons pu dénombrer au moins quatre autres barrages érigés par des agents de la gendarmerie mobile entre Dabola et Coyah.
Les agents qui sont à KK et à 36, se livrent comme d’habitude d’ailleurs et sans pitié surtout, à rançonner les citoyens qui ont le malheur de ne pas présenter une pièce d’identité nationale valable. A cela il faut ajouter le manque total de courtoisie de ces hommes en uniforme envers la population civile.
Pour les autres barrages que nous avons constatés, des gendarmes font arrêter tout véhicule ou moto qui passe par là. Seuls bien sûr les véhicules des gros bonnets du pays sont épargnés. C’est sont aussi de véritables centres de trafic d’influence.
Selon nos informations, tout chauffeur ne détenant pas ses papiers au complet ou ne respectant pas toutes les normes de sécurité, doit choisir entre arranger sur le terrain, c’est-à-dire glisser de l’argent dans les mains de ces gendarmes et se faire libérer ou faire la tête et se faire punir très longtemps au risque d’ailleurs de perdre tous ses passagers.
Les conducteurs indélicats, qui refusent de s’arrêter au niveau de ces barrages joliment appelés postes de contrôles pour maquiller les choses, sont poursuivis, rattrapés le plus souvent et « verbalisés ». Un véritable casse-tête pour les conducteurs d’engins roulant qui n’ont personne au sommet à appeler pour intervenir à leur faveur.
Si d’autres comprennent la présence de ces gendarmes à ces différents points, liant cela à la nécessité pour la gendarmerie nationale de veiller aux mouvements internes dans le cadre notamment de la lutte contre le trafic de drogue, d’autres, invoquant surtout des abus de ces agents, n’y voient pas plus qu’une simple manière de racketter les pauvres conducteurs même lorsque ces derniers ont l’avantage d’avoir tous leurs documents au complet. Mais bien au-délas de cela, l’autre inquiétude qui se pose, c’est la violation d’un accord signé entre le gouvernement et les syndicats.
Thierno Amadou M’bonet Camara, de retour de Dinguiraye