Dans une atmosphère qualifiée de détente politique, sinon de décrispation des relations entre les acteurs politiques, quoique vraisemblablement éphémère de par la légèreté du consensus par rapport aux défis qui interpelaient toutes les forces vives, le peuple de Guinée s’est félicité de l’avènement d’une nouvelle ère de contradiction objective, de mutation des acteurs d’une posture de politiciens repliés sur soi et sur les siens à la posture d’hommes d’Etat mus par la seule volonté de voir son peuple, tout son peuple vivre en harmonie dans un progrès socioéconomique. C’est la moindre des choses que l’élite politique pouvait donner à ce peuple martyr de Guinée. En lieu et place, c’est du Ras le Sol qui nous est servi avec une détermination telle, qu’on a l’impression que le monde se résume au théâtre de petits politiciens désespérés et en perte de vitesse.
La consternation a été le message de l’UFR selon lequel Doyen Bah Mamadou, Paix à son âme, lui aurait confié que c’est par le trust de sa communauté ethnique que le Président de l’UFDG a eu la direction de ce parti. Un choix qui n’aurait pas été objectif vu que le critère était fondé sur les aspirations de cette communauté.
Tout comme nous avons condamné la communication du Président de la République contre l’ethnie Malinké, nous condamnons également cette autre indexation ethnique dont l’opportunité encore moins le fondement ne scient.
La disponibilité de cette information serait antérieure aux élections de 2010. Connaissant, sur la base de l’hypothèse de base que le choix serait motivé par l’aspiration ethnique, le caractère ethnique de ce Parti, vous l’avez soutenu toutefois pour qu’il détermine ce qui serait mieux pour le pays. La question que nous nous posons est la suivante:
En 2010, votre choix était-il objectif messieurs de l’UFR ? Vu que vous auriez choisi la « subjectivité »!
Ce qui est tout aussi écœurant c’est le fait que les responsables et militants de l’UFDG donnent foi à cette assertion en rentrant dans les simulations de nature à se présenter comme victime. Accompagner une telle déclaration, revient à lui donner force de destruction et malheureusement, ces derniers jours ont été servis d’accusations mutuelles et de replis identitaires. Avez-vous besoin de dire que les Peulh de l’UFR doivent réagir? Je m’attendais plus à l’appel adressé au Peuple de Guinée afin qu’il condamne car, nous en sommes convaincus, toute atteinte à une communauté guinéenne, fût-elle la plus minoritaire en termes de nombre, est une atteinte à la dignité et à l’honneur du Peuple de Guinée. Nous sommes dans l’obligation de condamner cette circonscription d’un devoir national au devoir communautaire.
Ne pouvons-nous pas servir mieux le Peuple de Guinée?
Nous appelons le Peuple tout entier à barrer la route à toute tendance au débat ethnique. Le débat sociopolitique peut se poser dans une contradiction vivante mais dans le respect des valeurs fondatrices de la République.
Oui, nous pouvons faire honneur à tous ceux qui ont donné une goutte de sueur et de sang pour l’indépendance, la démocratisation et le développement de ce Pays.
Que la raison triomphe pour le bien de ce Peuple!
Mohamed CISSE