Le leader du Rassemblement pour la Renaissance et le Développement (RRD), Abdoulaye Kourouma que nous avons approché ce lundi 31 octobre 2016 lors d’une visite dans les locaux de Mosaiqueguinee.com, a bien voulu se prononcer sur les accords politiques signés le vendredi 12 octobre dernier.
Pour lui, ce n’est pas un accord politique qui a été signé, mais plutôt un arrangement entre deux (2) individus. «A l’ origine des manifestations, on s’est manifesté pour dénoncer la malversation financière, les marchés de gré à gré, la mise en place de la haute cour de justice, l’organisation des élections communales et locales et non pour priver les citoyens de leurs droits de vote. Donc ces accords ne sont pas des accords, c’est un arrangement entre deux (2) individus à savoir Cellou Dalein et Alpha Condé» s’insurge-t-il.
Poursuivant son raisonnement, le président du RRD qualifie la question de l’indemnisation des victimes, de «très sensible» et évoque les raisons qui, à son égard, démontrent que cet accord est un arrangement. «Le point 9 de l’accord qui traite de l’indemnisation des victimes de 2013, est un point très sensible. Avant 2013, il y avait eu beaucoup de victimes. Celles de juillet 1985, de 1998, de 2007, de 2009 sont toutes des victimes. S’il doit y avoir d’indemnisation, Qu’elle soit pour tout le monde. Il ne faut pas du parti pris dans ce cadre. Or sur ce cas c’est ce qui fut fait. Elle (l’indemnisation) ne profite qu’à quelques individus qui se sont inscrits dans l’accompagnement de l’UFDG. Donc ce point ne prévoit pas les victimes des autres évènements tels que le cas de kaporo rail où 3030 foyers ont été délogés sous l’ère Conté ; la répression et l’expropriation des biens des victimes de 1985 ; le cas du 28 septembre 2009 où Cellou, Sidya et autres leaders politiques ont bénéficié de 2 milliard comme indemnisation, (…). Voilà quelques points qui prouvent que ce n’est pas un accord, mais un arrangement», renchérit Abdoulaye Kourouma.
Poursuivant, il flétrit le point 2 qui parle des élections communales et locales. «En prenant la situation du point 2 de l’accord par rapport à l’élection des chefs des quartiers, c’est très grave car là, les citoyens sont privés d’élire librement leurs responsables. Cela a été soumis au prorata des résultats des communales. Or, l’exemple de la délégation spéciale de la commune urbaine de Siguiri à un moment en fait suffisamment foi. Admettons qu’il y ait une vingtaine de situations comme ça à travers le pays où les citoyens ne sont pas d’accord avec ceux qui seront désignés pour être à leur tête; est-ce que ça peut calmer le pays ? Pas du tout! Si on se retrouve dans une telle façon, ce n’est pas avantageux pour le pays. Le pouvoir c’est prévenir et anticiper», détaille-t-il.
Pour les élections communales et locales à venir, le président du RRD rassure que son parti s’active sur le terrain pour présenter au moins une vingtaine de listes.
Mamadou Sagnane pour Mosaiqueguinee.com