Bankoumana est un village aurifère et potentiellement agricole, coupé du reste de la contrée par des problèmes de route et d’ouvrages de franchissement. Aussi sur les plans sanitaire et agricole le constat demeure toujours amer.
En empruntant le sentier menant à ce faubourg de dix mille habitants, le visiteur est alerté par un panneau de signalisation sur lequel est écrit ACCES INTERDIT AUX CAMIONS. C’est aussi le signe annonciateur de la présence de nids de poule, de marécages, d‘un pont de fortune en bois sur la fiée et de deux autres petits ponts sur une rivière juste à l’entrée du village.
En période des grandes pluies, seuls les motards et piétons peuvent accéder au centre du village car les chauffeurs des rares véhicules (poids légers) qui se lancent dans cette mésaventure à l’occasion du marché hebdomadaire, ne peuvent traverser par le lit de rivière. «C’est sur cette rive même que nous déchargeons et rechargeons les véhicules en marchandises», nous a témoigné Hadji Fadjimba KEITA, le président du district de Bankoumana 1.
Dans ce village, il n’y a qu’un seul médecin. Handicapé par la maladie, il est acculé par des dizaines de patients chaque jour. Quant au poste de santé, son lieu de travail, est dans un état de délabrement très critique, sous équipé et malsain, bref présente tous les symptômes d’un service de santé vecteur de maladies et manquant des soins de qualité.
Sur la place publique, il n’y a pas que les sujets portant sur l’isolement du village du fait de la dégradation très poussée de ses voies d’accès ou du disfonctionnement de son système sanitaire qui fâchent. Il y a aussi celui du domaine agricole exercé par l’écrasante majorité des bras valides de la place. Les récoltes de cette année n’ont pas été à la hauteur des attentes. Cet échec s’expliquerait par la pénurie des intrants dans les zones de production. Trois paysans se sont partagés un sac d’engrais alors que le besoin par individu était de cinq sacs en moyenne», jure Fanta Bakary KEITA, le président du district de Bankoumana 2. Il y a aussi l’insuffisance de matériels agricoles plus modernes.
A tout cela, s’est greffée cette année une rareté des pluies dans les champs de riz , de maïs, de coton ou encore aux périmètres maraichers.
Très remontée contre le mauvais sort que subit le village, Moro TRAORE, notre guide, de la trentaine, demande l’aide du gouvernement, des ONG et des personnes de bonnes volontés afin de relever les multiples défis auxquels Bankoumana est confronté.
Mamadi CISSE, de retour à Kankan pour Mosaiqueguinee.com