Dans la nuit du dimanche 20 au lundi 21 novembre 2016, des conteneurs, baraques, kiosques et tables, installés aux abords des rails précisément au niveau des installations de la société SIVITA à Cosa, ont été saccagés.
Selon les informations recueillies sur le terrain, ce déguerpissement a été opéré par le responsable de la société TENKORA, installée non loin de là, sous l’autorisation de la direction de l’habitat de Matoto. Ce qui fait le hic, c’est que les responsables de cet habitat auraient autorisé au PDG de Tenkora dont l’entreprise est installée sur leur territoire, d’étendre sa zone d’action sur une portion de terre relevant du territoire de Ratoma, sans informer les responsables de cette commune.
Les victimes qui ont tout perdu, ne décolèrent pas. Parmi elles, Mamadou Oury Bah, commerçant. Il dit avoir perdu plusieurs choses: « j’avais un conteneur, un lieu de vente de café et un autre lieu où j’ai fait assoir ma femme pour revendre. Tout a été démoli sans nous avertir. Mes congélateurs et mes autres biens ont été emportés», a-t-il déclaré.
Egalement victime, Fanta Camara dit avoir perdu tous les habits qu’elle revendait : « Je revends des habits, tout a été pris et mes tables ont été cassées. Or, cette place nous été empruntée par un certain Balla Moussa Keita qui a eu pitié de nous et qui ne nous réclame aucun sou. Je demande aux autorités de nous aider pour que nous soyons rétablis à notre place», a-t-elle plaidé.
Informé de cette situation, le président de la délégation spéciale de Ratoma s’est rendu sur les lieux. Après son constat, Souleymane Taran Diallo s’est entretenu avec le PDG de TENKORA et la Directrice de l’habitat de Matoto. La mise en place d’une commission pour évaluer les dégâts et recenser les victimes a été annoncée.
«Nous avons été saisis ce matin par le commissaire de la police routière qui a attiré notre attention sur ce qui s’est passé ici. Parce que les conducteurs de taxi et les commerçant étaient un peu révoltés par rapport à ce qu’ils considèrent comme une agression de la part de la société Tenkora. L’habitat de Matoto a demandé à la société d’effectuer des travaux de l’autre côté des rails, donc d’agresser un peu Ratoma. Ils ont gâté des kiosques et plusieurs choses. Ce n’est pas ça la collaboration. J’ai demandé au maire de Matoto de mettre la directrice communale de l’habitat en route. S’il y avait un travail à faire du côté de Ratoma, ils auraient dû le faire avec nous ; sinon il serait contre nous comme c’est le cas précis. Ensemble on a décidé de constituer une commission pour essayer d’évaluer les dégâts qui sont causés et autant que possible, aller à la réparation. Je demande aux victimes de patienter, de se calmer. Il ne sert à rien de jeter des cailloux. Cela n’est pas la solution», dira le premier responsable de Ratoma.
Le PDG de la société TENKORA, Souleymane Bah, affirme aussi de son côté, avoir enregistré des pertes de la part des conducteurs de taxi qui ont jeté des cailloux sur ses engins et sur ses tôles. « Pour la mise en place de la commission, on a pas demandé mon avis. C’est sur les baraques démolies qu’ils ont demandé de faire l’inventaire. Mais sur le dégât causé sur mon entreprise, les parebrises de mes camions cassés, les appareilles de machines très sophistiquées détruites, les tôles perforées par les cailloux jetés par les chauffeurs et leurs complices syndicats, je ne pense pas s’ils ont demandé de faire l’inventaire de cela. Je demande aussi justice », a lancé le patron de TENKORA.
L’habitat de Matoto n’est pas à sa première agression contre la commune de Ratoma. La dernière en date s’est passée au marché de sonfonia gare.
Au moment où nous quittions les lieux, les victimes étaient en train d’être recensées par ladite commission.
Mamadou Sagnane