Et soudain, le ciel de la démocratie en Afrique, qui devient comme traversé par un éclair ! Un éclair, annonciateur d’une aube nouvelle. La bonne nouvelle en provenance de la Gambie, pour le moins inattendue, plus à cause des leçons qu’elle enseigne, n’en est que porteuse d’espoir.
Oui, c’est donc bien possible ! Continue-t-on de s’exclamer aussi bien en Gambie que dans toute la grande Afrique. Qui l’eût cru ? Qui y aurait parié un cheveu ? Plus que nous autres, ce sont les premiers concernés, nos frères de la Gambie, on va dire éberlués, médusés devant le scénario incroyable qui vient de se produire chez eux, qui en sont encore à ne pas y croire, tellement, ils ne pouvaient se l’imaginer.
A croire que celui qui jurait à qui voulait l’entendre que seul Dieu pouvait le faire partir, s’en irait un jour, sans mourir au pouvoir, c’est foncièrement dantesque, c’est hystérique, et c’est historique ! Oui, c’est donc bien possible ! C’est donc bien possible qu’on parle un jour de la Gambie sans Jammeh ? Oui, voici ce jour qui est arrivé. Un soleil nouveau s’est levé sur ce petit pays de l’Ouest-africain, qui s’affranchit ainsi de 22 ans de règne sans partage, de 22 ans de dictature, d’oppressions, d’exactions de tout genre, de privations de libertés de toute nature, bref de 22 ans de peur !
L’histoire retiendra le 02 décembre 2016, comme le jour de la délivrance pour le peuple martyr de Gambie, qui se débarrasse ainsi de son psychopathe de président sanguinaire Yaya Jammeh, celui qui se fait appeler Babili Mansa, qui n’avait que trop heurter les consciences à travers le monde entier. Mais plus que la fin d’une époque tragique, ce qui frappe dans ce scénario incroyable, c’est bien le choix qui a été celui d’un peuple qui, n’en pouvant plus, a décidé de reprendre son destin en main, à travers un vote judicieux, un vote éclairé, en ne retenant que la Gambie, se mettant ainsi au-dessus de tout clivage ! Ce choix, le peuple fier de Gambie, vient de le faire ! Oui, parce qu’il fallait bien le faire ! Parce que ce n’était point une sinécure ! Plus qu’une alternance dans un pays qui n’en rêvait point, c’est une aube nouvelle pour la démocratisation en Afrique. Cette aube nouvelle porte en elle les germes d’un printemps qui n’est plus trop loin.
C’en est aussi d’une grande leçon d’élégance, qui force notre admiration, quoiqu’on en dise, tout au crédit du mégalo de Banjul. Ça aussi, il fallait le faire ! ça aussi, ce n’était point de la sinécure ! Parce que Babili Mansa, pouvait bien choisir de se cramponner au pouvoir, en refusant de reconnaitre sa défaite, et ainsi plonger son pays dans la violence et le chao ! Il ne l’a pas fait, c’est un acte tout aussi historique ! Mais en amont de tout cela, il y a mieux.
Je veux dire, l’organisation elle-même du scrutin, via le système de billes et de bidons aux couleurs des candidats, un modèle unique au monde. ça aussi, c’est historique ! Cet acte de grande magnificence républicaine, est donc de toute portée pour des dirigeants africains dont on connait la boulimie sans limite pour le pouvoir. Encore une fois, il fallait bien le concéder ! Autrement, le scénario aurait été tout autre.
Le passage en force du gabonais Ali Bongo, et tout le tumulte qui s’en suivit, est encore de fraiche mémoire. Au-delà, c’est bien plus, le virus du tripatouillage des textes fondamentaux, qui s’est emparé de nombre d’entre eux, les princes qui nous gouvernent sous les tropiques, qui en est une illustration dramatique. Nul doute que l’acte de Babili Mansa, refroidira bien des ardeurs chez nous autres.
Ce ne sont pas les velléités qui manquent à propos. Mais, le premier à s’y résoudre, le flic-chef de Coléah, entré tristement, de manière définitive, dans l’histoire de son pays, se remémora tout le restant de son vivant de sa balourdise historique. A président-fondateur, qui a le choix d’y résister, ce qui ne serait qu’une conformité toute naturelle aux prescriptions constitutionnelles, et d’entrer dans l’histoire, ou y céder, et se faire Harakiri !
A bon entendeur, salut !