Depuis le 18 octobre 2016, cinq (5) garçons accusés de viol sur une fille mineure, croupissent à la prison civile de la Dinguiraye sans être jugés. Parmi ces mineurs, figure Zainoul Abidine Camara, le fils d’El hadj Mouloukou Souleymane Camara, préfet de la localité au moment des faits.
Contacté au téléphone par la rédaction de Mosaïqueguinee.com ce mercredi 12 avril 2017, Elhadj Mouloukou Souleymane Camara dénonce la détention prolongée de ces mineurs dont le sien.
«La détention prolongée des enfants dont le mien, Zainoul Abidine, ne relève réellement que de la volonté de la justice. Les enfants ont été tirés de leurs classes il y a six mois, ils ont perdu l’année scolaire et ils continuent à croupir dans les prisons pour adultes jusqu’à nos jours. C’est extrêmement grave pour le pays», a dénoncé l’ancien préfet de la cité sainte d’El hadj Oumar Tall.
Poursuivant, il fustige l’inertie du comité de défense des droits des enfants. «Il y a toujours un comité de défense des droits des enfants… Moi je crois qu’on devrait respecter le moindre droit, la Guinée ne devrait pas faire exception. Si des enfants arrivent à commettre un délit, on doit pouvoir réparer sans les détruire. C’est à cela que je m’attends. Mais que six mois après, personne n’en parle, les enfants sont en prison entre des grands voleurs et des assassins, que cela ne réveille aucune conscience, ça vraiment je suis étonné ! Je n’ai jamais vécu une surprise comme ça», a ajouté El Hadj Moloukou Souleymane Camara.
«Si par leur façon de faire les enfants arrivent à perdre leur vie dans ça, l’histoire va le retenir», dira le natif de Kindia qui demande que que justice soit faite pour que ces mineurs soient fixés sur leur sort.
Pour rappel, cette affaire de viol collectif sur une fille mineure dans la commune urbaine de Dinguiraye, dont peu de personne en parlent aujourd’hui, avait pourtant suscité assez de commentaires au mois d’octobre 2016. C’est consécutivement à cette affaire d’ailleurs que Mouloukou Souleymane Camara sera démis de ses fonctions de préfet de cette localité quelques mois après.
Mamadou Sagnane