Le Secrétaire général de l’UNR, Patrice Camara, ne partage pas l’avis de l’opposition républicaine qui redescend dans la rue alors que, selon lui, l’accord politique du 12 octobre est en cours d’application.
S’agissant de la crise à la CENI, lui qui est aussi le responsable des affaires politiques de la Coordination des Partis Alliés à la Mouvance présidentielle (COPAM), rejoint ceux pensent que Bakary Fofana est victime d’un «putsch». Il l’a fait savoir dans un entretien qu’il a accordé à notre rédaction.
Lisez !
«L’opposition doit arrêter de distraire les Guinéens»
L’opposition, si, elle existe encore dans son contexte d’opposition républicaine, développe des incongruités, des incohérences, je dirais même une vaste confusion.
Voilà un groupe de partis politiques, autour du chef de file de l’opposition, qui prennent part aux travaux de la commission du cadre de suivi du dialogue politique. Mais comme d’habitude, c’est une opposition qui pose des problèmes et n’apporte pas des solutions.
Nous de la mouvance présidentielle, nous avons aidé cette opposition en apportant des solutions sur les préoccupations d’une part qui sont les leurs, et d’autre part des solutions qui sont dans le cadre de la solidarité des composantes majeures de notre devise qui concerne chaque guinéen. Donc, le motif évoqué de non résolution des différents points de l’accord du 12 octobre, est sans fondement.
Maintenant, l’objectif réel est de perturber l’état actuel de notre pays, déstabiliser le pouvoir dans la réalisation des objectifs tendant à améliorer les conditions de vie des Guinéens. Et donc ce sont des questions qui les perturbent, allant jusqu’à évoquer la question du 3e mandat qui n’est à pas l’heure en ce moment.
Le président de la République est en train de développer les objectifs pour lesquels il a été réélu à 57%. Nous travaillons objectivement à cela. Lorsque, le président de la République évoquera la question du 3e mandat, la classe politique se positionnera par rapport à cette préoccupation.
Il faut que l’opposition cesse de distraire les gens. Et qu’on s’attelle aux vrais objectifs politiques. Je rappelle qu’à l’époque, c’était une vraie opposition républicaine quand nous de l’UNR, dans le cadre du club républicain, nous étions membres de cette opposition. C’est l’arrivée du club des républicains à l’époque, qui avait pour coordonnateur principal comme on disait porte-parole, le ministre d’État Kassory Fofana, suppléé par le ministre Boubacar Barry.
Sinon, tout le monde se souvient, c’était à l’époque déjà, un groupe de partis politiques rassemblés, mais très opposés. Puisque, c’était deux entités : l’ADP et le Collectif.
Puis, nous avons quitté ce groupe sur des fondements biens clairs. Et Dieu sait, à l’époque, on nous avait traités de tous les noms d’oiseau. Et aujourd’hui, nous constatons comme tous les Guinéens, qu’un autre groupe s’est désolidarisé, sans le déclarer peut-être honnêtement.
Mais nous savons qu’il y a une fracture réelle dans ce groupe. Nous avons maintenant, une opposition fade, dans le sens qu’on voudra du terme.
Je crois qu’on doit avoir un minimum d’égard pour les Guinéens. Et, être conscient des problèmes manifestes des conditions d’existence que des populations traversent en ce moment.
C’est une situation qui n’est pas exclusivement guinéenne. Mais, notre devoir est de nous préoccuper de nos concitoyens, un peu plus que le reste. Nous restons et demeurons un pays dans la marche du monde. Ils font des shows, comme le disent les jeunes.
Et puis, ils se retrouvent autour de la table de négociation pour constater qu’en dépit de ces soubresauts qui amusent la galerie, le travail dans sa sérénité, dans son sens élevé de responsabilité, autour du ministre Bouréma Condé du MATD, dûment désigné d’ailleurs, par cette même opposition, comme président du cadre de suivi du dialogue politique, est en train de se faire. Il faut rappeler aux guinéens, que voilà un groupe de politiciens qui, à midi enclenchent la marche-avant et, à midi trente, font marche-arrière.
« Un coup d’Etat institutionnel à la CENI !»
Encore une fois, force doit être donnée à la loi. Ce n’est un secret pour personne que la CENI était malade. Nous savons que la grosse préoccupation des commissaires, ce n’est point de se pencher sur la noble mission qui est la leur, qui consiste à organiser des élections pour les Guinéens, pour que ces élections soient sans tache. Nous avons plutôt des commissaires préoccupés par le gain. Puisque dans l’un des documents qu’ils ont fait circuler, il était question de bonifier leurs émoluments. Allant jusqu’à demander des primes spécifiques de 100 millions par commissaire pour chaque élection organisée.
Moi je pense qu’il faut arrêter de plaisanter. Ils ont à l’interne procédé à un putsch. Maintenant, si c’est conforme au règlement intérieur de la CENI, tant mieux.
Encore faut-il que cela soit validé par un arbitrage de la Cour constitutionnelle peut-être, puisque c’est la garante des lois. J’ai même entendu qu’ils voulaient, dans leur jeu de coup d’Etat institutionnel, organiser une passation en catimini.
Il faut qu’à même être sérieux. Le président de la CENI, quelle que soit la forme par laquelle il devient président, c’est une forme qui doit être validée par la loi et consacrée par un décret du président de la République.
Dès lors qu’il y a ce cheminement accompli, on peut programmer une passation. Mais avant cela, je crois que, c’est une déstabilisation pure et simple pour des raisons pécuniaires.
Interview réalisée par Alhassane 3 Diallo