Une célèbre boutade nous enseigne : «On prépare l’enfant pour son avenir et non préparer l’avenir de l’enfant», ce qui illustre fort bien la prééminence de l’éducation tant dans le développement personnel et que celui national.
Alors, imaginons l’avenir d’un enfant sans une éducation de qualité, c’est décidément le choix du chaos et de l’immobilisme irréversible.
De nos jours, malheureusement le sentiment qui prédomine ou du moins le constat qui s’impose est celui des maux qui minent notre système éducatif d’une part et nos valeurs socioculturelles d’autre part.
En effet, notre système éducatif est malade et son diagnostic est sans appel. Considérée comme étant un vecteur de transmission du savoir et du savoir-faire, l’école en tout cas en Guinée se détourne de plus en plus de cette vocation naturelle.
Pour comprendre et cerner cette triste réalité, il suffit simplement de lire les cahiers de leçons ou de devoirs de nos écoliers, élèves et étudiants. L’évidence à ce niveau est que les fondamentaux ou basiques cèdent progressivement le pas à l’accessoire et au superflu.
S’il y a des lacunes notoires à l’écrit, il en est de même à l’oral. Ce qui parait être encore inquiétant ce sont les sciences en particulier Mathématiques qui sont menacées de mort.
Comme pour dire que cela ne suffit pas, notre société aussi se vide de plus en plus de ses valeurs qui autre fois fondaient son originalité et forçaient L’admiration.
Appelée à relayer l’école dans l’éducation de nos enfants, la société dans une large mesure à cesser de Jouer ce rôle comme bien existentiel.
En réalité, depuis des décennies, on constate de façon irréfutable une démission massive des parents dans l’apprentissage et le développement des facultés intellectuelles morales et physiques de l’enfant.
Ceci se traduit par l’effritement de la fonction communautaire qui revient à la famille, transmettre des valeurs socioculturelles aux enfants de nature à ce qu’ils les reproduisent. Savoir, savoir-vivre, être et savoir-être ne sont plus que de simples slogans dans nos familles et établissements scolaires et universitaires.
Dans un tel contexte, l’avenir des enfants semble dangereusement menacé et le futur de la société compromis. C’est pourquoi tous les acteurs (Etat, Société civile, chercheurs) de notre Pays doivent réfléchir sur des stratégies novatrices pour le bonheur de chacun et le progrès de tous.
Nous terminons notre propos en citant Nicolas Bernabeu : «l’éducation est la clé de la plupart des maux de notre société». Il poursuit : «Si nous apprenions à nous connaitre, à nous comprendre et à accepter nos différences, les amalgames et préjuges s’effaceraient ; Si nous prenions conscience de l’impact des modes de vie sur notre sante ; nous agirions différemment ; Si nous transmettions les bases nécessaires à l’autonomie des enfants, nous aurions moins de dépendances».
Comme pour dire que l’éducation est le socle de tout progrès humain.
Idrissa Condé, Sociologue