C’est une alerte de la Direction Régionale de la Santé de Labé. Des statistiques qui font froid dans le dos.C’est du moins ce qui ressort de la récente revue, effectuée en juillet dernier. Des chiffres qui montrent une tendance à la féminisation du VIH/Sida dans la région.
En effet, chaque trimestre, les acteurs se retrouvent à Labé pour en discuter et faire un bilan pour pouvoir suivre les malades. La dernière réunion s’est tenue en juillet 2017.
Dans les centres de prise en charge (PEC) de Labé, Tougué et Mali, 1676 personnes dont 58 enfants, 1049 femmes et 569 hommes sous traitement ARV, ont été enregistrées au cours du premier semestre de l’année 2017.
Au cours de la même période, seulement à Labé, 64 femmes en grossesse, ont été testées séropositives contre 4 conjoints.
Ces écarts entre hommes et femmes sont des faits des pesanteurs sociales, selon Dr Houdi Bah, Directeur régional de la santé de Labé, qui fait remarquer que le statut sérologique des PV /VIH, se féminise de plus en plus dans la région.
Il explique par exemple que les femmes viennent seules pour les consultations prénatales alors qu’elles devaient venir avec leurs maris. Ensuite, les hommes ne se font dépister que quand ils tombent malades.
Grâce aux partenaires et à l’Etat, tous les cas de dépistage, ainsi que les cas de prise en charge des personnes vivant avec le VIH, sont mensuellement suivis dans le Région sanitaire de Labé.
Dans la prise en charge, surviennent parfois des ruptures mais de très courte durée. La raison est simple. Les PV/ VIH, sont en association et veillent au grain, elles cogèrent avec les responsables, les ARV.
En cas de difficultés pour la procuration des médicaments, représentées jusqu’au ministère de la santé, elles tapent à toutes les portes. La rupture la plus longue a été celle de la bande et de la bioline, qui servent au dépistage.
Elle était survenue au lendemain de l’incendie du magasin de stockage de la Pharmacie Centrale.
Ce nombre de PV/VIH, entraine une forte consommation de médicaments, le VIH exigeant un traitement à vie, chaque PV/VIH prend au minimum 2 comprimés par jour.
Pour inverser la tendance, la région sanitaire se bouge à travers beaucoup d’activités. Présentement avec l’appui de l’UNICEF, plusieurs agents de santé, accompagnés de PV/VIH, sont sur le terrain pour des campagnes sensibilisation. Ces équipes font le tour de la région à la rencontre d’au moins 30 femmes par centre de santé.
A Labé par exemple, 58 centres de santé, ont été touchés, soit 1740 femmes contactées.
Actuellement, cette campagne est en cours à Mali. Elle est bouclée à Labé, Tougué et Koubia. Il ne reste que Lélouma.
De Labé, Ousmane Tounkara