La gestion au Crédit Rural de Guinée, mise à l’index dans le récent rapport d’audit commandité et publié par le ministère de l’économie et des finances.
L’une des plus vieilles parmi les institutions de microfinance en Guinée, censé être un instrument au service de la lutte contre l’extrême pauvreté notamment en milieu rural comme son nom l’indique si bien, le Crédit Rural, semble sur une pente savonneuse.
C’est du moins ce que révèle le pan de ce rapport d’audit consacré à cette IMF.
Tenez, sur deux exercices financiers, le CRG a continué à enregistré des pertes récurrentes.
En 2015, celles-ci se sont élevées à hauteur de près de 5 milliards de francs guinéens, alors qu’elles ont tourné à plus de 1 milliards 128 millions de nos francs en 2016.
D’où cette affirmation pour le moins cinglante des auditeurs qui concluent que la ‘’situation financière’’ de l’institution ‘’n’est pas reluisante’’.
Les auditeurs pointent un problème de gestion, dans un contexte où l’essentiel des charges de l’IMF, a substantiellement baissé.
Pour comprendre les raisons de ce mauvais résultat, les auditeurs exigent un rapport consolidé de la part de la Direction Général et du Conseil d’Administration.
Ci-dessous, copie de ce rapport :
Le Crédit Rural de Guinée (CRG SA) est une Institution de micro finances à participation publique, dont le capital social se chiffre à 8.000.000.000 GNF, son siège social est à Conakry. Il a des succursales dans presque toutes les grandes villes de la Guinée.
Ses tutelles technique et financière sont assurées par la BCRG et le Ministère des finances. Elle dispose des organes de gouvernance, mais les documents reçus (situation financière) ne sont pas certifiés par le commissaire aux comptes.
Sa situation financière n’est pas reluisante. Ces deux derniers exercices ont enregistré des résultats nets négatifs de -4 855 576 455,33 GNF en 2015 et 1 128 185 447, 60 en 2016. Ces pertes récurrentes sont un mauvais indicateur pour la gestion de la société.
Au niveau des charges :
Malgré une baisse remarquable de certains postes de charges en 2016, qui ont permis de réduire le niveau de la perte, la gestion de celles-ci doit être revu davantage à la baisse, c’est notamment :
-Les charges financières qui sont passées de 12 227 132 489 GNF en 2015 à 8 119 352 000 GNF en 2016, soit une baisse de -33,59 % ;
-Les Transports et déplacements sont revus également à la baisse de 4 778 920 287 GNF en 2015 à 1 534 141 300 GNF en 2016, soit une réduction considérable de -67,89%;
-Frais de formation et d’éducation, des études et de recherche ont chuté de 2 365 509 868GNF en 2015 à 143 050 000 GNF en 2016 soit une baisse 93,95%.
-Les charges sociales sont passées de 1 323 694 501 GNF en 2015 à 810 097 507 GNF en 2016, soit une baisse de -38,80%.
Au niveau des Produits : A l’inverse des charges, les produits se sont considérablement accrus au cours de l’exercice 2016, il s’agit de :
Autres Produits financiers ont subi une augmentation exponentielle de 7 250 670 269 GNF en 2015 à 37 426 588 178 GNF en 2016, soit 416,18%.
Les Produits exceptionnels ont augmenté de115,69%, un peu plus du double, 2 069 626 947 GNF en 2015, ils ont atteint 4 464 014 922 GNF en 2016.
-Autres Produits exceptionnels sont passés de 1 927 350 202GNF en 2015 à 4 333 374 632GNF en 2016, soit une hausse de 124,83%.
Nous estimons que le CRG doit fournir davantage d’efforts de gestion afin d’arriver à un équilibre financier pour produire des résultats positifs.
Il ne faut pas perdre de vue que cette institution de micro finances est un instrument national de réduction de la pauvreté dans les milieux ruraux avec pour objectifs d’octroyer des crédits à faible taux d’intérêt aux paysans pour leur permettre de les fructifier et subvenir à leurs besoins primaires.
Par ailleurs, un rapport de gestion consolidé de la Direction Générale et du Conseil d’Administration devrait donner des justifications sur les causes réelles de ces pertes et présenter des mesures de correction à court et moyen terme.
Décryptage Demba