Tout semble avoir été bien huilé, mitonné pour qu’il y ait une imbrication entre l’appel à la grève et cette circonstance défavorable caractérisée par des violences postélectorales. Aboubacar Soumah, très affûté, aurait sciemment fait pour bénéficier de ce concours de circonstances favorables, après avoir pris un bide lors de sa première aventure.
Malgré les appels à l’apaisement par des voix qui résonnent encore bien dans les oreilles d’autres belligérants, il a récidivé pour en rajouter à la psychose qui a eu pour conséquences, la peur qui s’est emparée des parents d’élèves et du personnel enseignant.
Le secrétaire général autoproclamé du SLECG (Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée) est alors accusé de servir de boulevard à des esprits maléfiques.
En dépit de son statut de syndicaliste qui souffre de grosses contestations après son exclusion des siens, Aboubacar Soumah en utilise pour se victimiser , et cela lui réussit bien à cause du déficit de l’autorité de l’Etat à maintenir l’ordre public et de la naïveté de certains enseignants qu’il a entrainés grâce à sa plateforme revendicative avec une demande d’augmentation salariale chiffrée très incitative pour une classe sociale, il faut le reconnaitre , qui vivote.
Au premier jour de la grève, la réclamation a certes eu un écho favorable chez certains enseignants qui ont à cet effet déserté. Il est aussi évident que la psychose et la peur exacerbées par le manque d’autorité de l’Etat ont permis aux grévistes de juguler.
Dans beaucoup d’écoles visitées, c’était la même rhétorique sur les lèvres des dirigeants : « il y a des enseignants, mais il n’y a pas d’élèves. Des parents d’élèves ont maintenu leurs enfants à la maison. On a aussi reçu les appels de certains enseignants qui nous disent que pour des raisons de sécurité, qu’ils ne pourraient pas venir. Si l’Etat réussit à contenir la pagaille des jeunes manipulés aujourd’hui, je suis sûr qu’il y aura cours dès demain »
Comme une prémonition pour une des rares fois, l’Etat a marqué sa présence, par conséquent, les élèves et certains enseignants apeurés ont repris le chemin des classes le lendemain, mardi 13 et ce mercredi 14 février 2018.
Autre fait majeur, les canaux de communication traditionnels très prisés pour la plupart qui donnaient un retentissement à la grève se sont abstenus de se faire l’écho d’une marche qui pourrait amener le pays vers un chemin risqué.
L’évolution de la situation qui tend vers une décantation devient donc rédhibitoire pour ces cadres qui se trouvent sous les lambris dorés du palais, et qui de bonne foi peut être, ou par opportunisme, donnent la force aux actions illégales à travers des négociations qu’ils entreprennent avec des personnes qui souffrent de légalité au nom d’une soi-disante quiétude sociale.
Dans tous les cas, le SLECG dans sa déclaration de la veille a pris pour responsable, l’Etat pour tout ce qui pourrait advenir.
Mognouma Cissé