«Les gens ont mal interprété ce que j’ai dit», voici les premiers propos du ministre du Budget dans l’émission Bountoungny, une émission en langue Soussou chez nos confrères de Continental Fm.
Cette sortie de Mohamed Lamine Doumbouya est consécutive à son passage sur RFI où il a insinué un éventuel désengagement de l’Etat dans la subvention des produits pétroliers et du courant électrique.
«De nos jours, le carburant est vendu moins cher en Guinée que dans les pays limitrophes comme le Sénégal et le Mali. S’il est vendu à huit mille francs chez nous, il coûte l’équivalent de 11 mille francs guinéens au Sénégal. Cette situation dure depuis près de deux ans. Si le même Etat a de nouvelles dépenses, il doit voir comment diminuer ses charges. C’est dans cette situation que nous sommes. J’ai dit qu’on fera de l’effort pour diminuer les dépenses au niveau de la Présidence de la République et dans les ministères. C’est si cela ne suffit pas, qu’il faudra alors voir au niveau des subventions de l’Etat dans les secteurs du carburant et de l’électricité pour pouvoir supporter cette nouvelle charge», a longuement expliqué le ministre Doumbouya.
Plus loin, le ministre tente de convaincre de la nécessité de procéder à cet désengagement de l’Etat, expliquant de passage que des Maliens par exemple profitent de cette subvention de l’Etat guinéen en venant acheter du carburant à Siguiri pour aller le revendre plu cher chez eux.
«En janvier 2018, l’Etat a supporté 42 milliards de francs guinéens, et 63 milliards février. Pour mars, les prévisions nous emmènent dans l’ordre de 97 milliards de francs guinéens. Si nous continuons dans ça, nous perdrons huit cents milliards en 2018, c’est trop ça», a déclaré le ministre.
Toutefois, insiste-t-il devant Seydou Keita et Alhadj Damba, les deux animateurs de l’émission, je n’ai pas dit que c’est une mesure qui sera appliquée demain.
«Nous sommes en train d’y réfléchir. Cette initiative n’est vient pas du ministre du Budget, c’est une initiative des ministères économiques. Aussi, c’est une idée antérieure à l’accord signé avec les syndicalistes. Nous étions en train de voir comment y aller », renchérit-il à gorge déployée.
A noter que beaucoup sont les Guinéens qui rejettent déjà cette éventualité d’une hausse du prix du carburant.
Thierno Amadou M’Bonet Camara