Des experts du FMI bouclent une mission de 15 jours en Guinée. L’objectif de cette visite de travail, était d’évaluer les performances économiques du pays et de discuter des orientations économiques pour les prochaines années.
Au sortir d’une rencontre ayant marqué cette fin de mission ce dimanche à la Banque Centrale, les experts ont fait remarquer aux médias qu’il y a eu une augmentation de l’inflation en 2017 et des faiblesses par rapport aux résultats qui étaient attendus dans le domaine budgétaire.
Il y a aussi des performances certifiées notamment en ce qui concerne l’évolution des réserves internationales.
« On s’attend encore à une croissance autour de sept pour cent pour l’année 2018. La Guinée est en train de bénéficier d’une période de croissance élevée qui, en partie, s’explique par la grande production dans le secteur minier. Nous avons aussi noté une certaine augmentation de l’inflation au cours de l’année 2017, qui a été soutenue notamment par l’augmentation des prix des produits alimentaires. Un autre point important à souligner, c’est la bonne évolution des réserves internationales, l’augmentation des réserves au cours de l’année 2017 grâce à l’exploitation minière brillante au cours 2017. J’espère que d’autres vont continuer au cours de l’année 2018. Au niveau de la politique des résultats budgétaires, on a vu des faiblesses par rapport aux résultats auxquels on s’attendait, à cause de plusieurs facteurs. Les recettes se sont retrouvées plus basses qu’attendu et des dépenses plus élevées. Mais, on a aussi pu apprécier les efforts et les mesures au cours des deux premiers mois de 2018… On a bien apprécié leur engagement d’orienter ces politiques internes de stabilité macro-économique et budgétaire, à continuer dans les efforts pour une bonne mobilisation des recettes tout en maîtrisant les dépenses », a confié Georgia Albertin, Cheffe de la mission.
S’agissant des faiblesses dans le domaine budgétaire, la partie guinéenne parle entre autres des manifestations enregistrées dans certaines zones minières, les exonérations dans le domaine minier et la subvention faite au secteur de l’énergie.
« Nous avons réévalué la croissance en 2016, qui a été beaucoup plus robuste que ce que nous avions estimé. Cela est une très bonne nouvelle pour notre pays. Mais bien-sûr, le défi est qu’elle soit une croissance forte, largement redistribuée et qu’elle soit inclusive et profite à tous les Guinéens. Ensuite, la performance du programme, qui a été moins bonne sur certains aspects comme les aspects budgétaires. Sur d’autres comme l’accumulation de réserves internationales, le point a été plutôt positif. Bien entendu que nous sommes attachés à regarder les éléments qui ont constitué une performance moins bonne par rapport à ce à quoi on s’attendait notamment sur le plan budgétaire. Nous avons accusé des moins-values de recettes qui sont liées entre autres à des troubles dans les zones minière, également liées aux exonérations qui ont constitué une source qui a négativement impacté le niveau des recettes. Au niveau des dépenses, nous avons eu à faire à des dépenses additionnelles dans le secteur de l’énergie. Puisque la subvention a été multipliée par trois par rapport à ce que nous avions initialement prévu. Il y a également des dépenses supplémentaires qui sont liées à des engagements que la Guinée avait pris en attendant l’appui d’autres partenaires dans le financement de l’aménagement de pistes rurales. Tout cela mis ensemble, a contribué à une performance budgétaire moins bonne« , a dit à son tour, la ministre guinéenne de l’Economie et des Finances.
Comme toujours, a déclaré la ministre de l’Economie et des Finances, les discussions ont été intenses mais empreintes de cordialité et caractérisées par la recherche de solution. C’était la première revue du nouveau programme soutenu par la facilité élargie de crédit. Ce programme sur trois ans, signé au mois de décembre 2017 entre la Guinée et le FMI. L’enveloppe globale est de 170 millions de dollars. 25 millions ont déjà été déboursés.
Alhassane Fofana.