Le Secrétaire général de l’Union Générale des Travailleurs de Guinée (UGTG), en séjour dans la préfecture de Boké, fait face à de gros ennuis. Sommé par les autorités de quitter la zone, Aboubacar Sidiki Mara aurait échappé à une tentative d’assassinat. Le Préfet de Boké et un responsable de la société UMS sont soupçonnés d’être derrière cette prétendue tentative d’assassinat.
«Le mois passé, sur le compte de l’ensemble des 2.500 travailleurs de la société WAP, qui est en consortium avec UMS et SMB, il y a eu double virement de salaire. Les travailleurs nous ont informés. Nous avons tenté de savoir ce qui n’allait pas. Quelqu’un de la banque nous a dit que c’était une erreur. Et nous, nous contestons cette thèse d’erreur car c’est impensable. Hier, pendant que j’étais sur le terrain, j’ai été appelé par le préfet de Boké qui m’a dit de surseoir à toutes les activités et de rentrer à Conakry. Parce, selon lui, notre séjour commence à perturber la ville. Je lui ai dit non, je lui ai dit que nous sommes des syndicalistes en exercice de notre fonction. Hier, à 03 H GMT, j’ai reçu un appel d’un ami qui m’a dit qu’il vient d’apprendre que des gens ont été envoyés de Conakry pour m’assassiner. Ce matin, ces éléments ont été interpellés par les travailleurs et conduits à la gendarmerie. (…) Nous avons comme l’impression qu’il y a des complicités partout», a expliqué Sidiki Mara, joint au téléphone par notre rédaction.
Nous avons pu ensuite contacter le préfet, Aboubacar M’bop Camara, qui a donné sa version des faits. Il reconnaît avoir demandé au syndicaliste de quitter Boké, mais nie toute implication dans cette affaire présumée de tentative d’assassinat.
«Le problème n’est pas entre lui et moi. Quand on vient dans une société pour une mission syndicale comme c’est mentionné dans son ordre mission, on écrit à la société et on informe. Mais si tu viens prendre des contacts informels et aller jusqu’à créer de la psychose dans l’état actuel de Boké, où les problèmes sont fréquents, il faut qu’il cesse. Je l’ai appelé en lui disant de rentrer et de revenir avec la forme la plus légale, c’est-à-dire en écrivant à la société, parce qu’il y a la liberté syndicale. Dire que des gens ont tenté de l’assassiner, ça je ne suis pas au courant, je vais me renseigner», a expliqué Aboubacar M’bop Camara.
Toutes nos tentatives d’avoir la version d’UMS, la société incriminée égalent dans cette affaire, sont restées vaines.
D’après Sidiki Mara, lui et son équipe resteront sur place pour attendre la suite des enquêtes.
Mamadou Sagnane