Depuis près de 14 ans, un couple français installé à Sabadou-Baranama, village situé à 75 Km de la ville de Kankan, assure la protection de la biodiversité sur une réserve naturelle appelée « Parc DIWASI » qui s’étend sur 104 mille hectares. Ces actions s’inscrivent dans la perspective de la création d’un écotourisme dans les sous-préfectures de Sabadou-Baranama et Boula, zones d’impact du parc. Mais suite à de multiples agressions perpétrées contre son site, le DG de l’entreprise, visiblement déconcerté, dénonce :« l’Etat guinéen, après cette volonté de partenariat public-privé, a été incompréhensiblement, totalement absent. C’est-à-dire qu’il m’a laissé seul, à me dépatouiller comme je pouvais avec des gens (communautés riveraines NDLR) pour lesquels il est plus facile de détruire, de casser, de défaire que de construire », entame Albert CLAPASSON.
Il déplore dans la même lancée, l’inertie des autorités face à la protection de la faune même si elles sont expressément saisies.
« Imaginer qu’il y a eu un arrêté ministériel qui disait en début d’année qu’il fallait déguerpir les zébus qui venaient du Mali, il ya encore des dizaines de milliers de zébus dans la zone intégralement protégée de ce parc (…) Les bergers ont coupé les arbres pour donner les feuilles à manger aux zébus. Aussi, les gens ont détruit la forêt naturelle dont des arbres centenaires comme les nérés, les karités et d’autres arbres, pour planter de l’anacarde .En plus, il y a trois ans, un de mes éco gardes a perdu la moitié de sa main en évitant le coup de feu d’un braconnier. J’ai informé les autorités, mais elles n’ont rien fait », dit-il.
Dans ce réservoir faunique et forestier à protéger, les rapports de cohabitation deviennent de plus en plus tendus entre la famille CLAPASSON et les communautés riveraines du parc. Albert CLAPASSON explique les causes:« Ici, c’est l’anarchie. On abat les animaux (espèces protégées) et on coupe du bois dans le parc sans problème. Ça veut dire que celui qui a un fusil est le plus fort. Où sont les conservateurs de la nature? », s’interroge-t-il en faisant allusion à l’absence de la plupart des éco gardes, pourtant affectés par l’Etat, dans cette zone.
Le partenaire français interpelle donc l’Etat guinéen, à jouer sa partition dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant.
De retour de Sabadou-Baranama, Mamadi CISSE pour Mosaiqueguinee.com