Ça n’aura pas été si facile pour ce bureau communal qui a traversé tout un désert avant d’être installé, ce vendredi 11 janvier 2019, par les autorités locales de la préfecture de Boké.
A sa tête Mamadouba Tawel Camara, cette installation des 29 conseillers élus, s’est déroulée en présence de plusieurs couches sociales, des représentants de l’Assemblée nationale, d’ONG et des populations de la ville, assoiffées de voir installé un exécutif communal pour la résolution des énormes problèmes que traverse cette ville minière, au visage pauvre.
Pourquoi l’installation avait-elle été retardée ?
Au lendemain des élections des exécutifs communaux, force a été de constater que certaines bases des partis politiques, ont audacieusement violé les consignes des bureaux politiques nationaux.
L’UFR donnée favorite pour le poste de « Maire » pour la commune urbaine de Boké, a été surprise que le RPG-AEC s’allie à l’ennemi commun de l’époque, l’UFDG, parti du principal opposant au régime du Pr Alpha Condé.
La pression fût grande sur l’homme, même le président de la République malgré les insistances, n’aurait pas réussi à lui faire changer d’avis, celui de renoncer au poste de maire pour honorer l’image du parti jaune.
Mamadouba Tawel soutenu par l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, un fait rare, a justifié son entêtement par le fait que cette union demeure liée selon lui à la vie exclusive des populations locales, aucune imposition de choix ne saurait être légitime.
Les manœuvres de sabotages
Chargée de l’opération d’installation des exécutifs, l’autorité préfectorale de Boké peut être en exécution des consignes centrales, n’a pas voulu accélérer cette mise en place.
Le député, élu maire y a vu d’un mauvais œil cette décision mais a gardé sa sérénité en dépit des appels de certains de ses proches à manifester contre cette manœuvre.
Une installation pleine de ratées
D’abord le désordre dans l’installation des invités, l’exiguïté de la salle et le mauvais canevas, ont laissé plusieurs observateurs perplexes.
Contrairement à d’autres communes, la mairie de Boké n’a pas fait honneur à l’ancien patron de faire un bilan de gestion, ni même placer un mot.
Toute chose contraire à l’éthique qui aurait permis de savoir le fond restant dans les caisses de l’administration communale. Quand on sait que, plusieurs millions de GNF, ont été payés à cette commune comme taxes superficielles entre 2017 et 2018. Or, il est impératif que déclaration soit faite à cet effet.
Le préfet, le gouverneur et le nouveau maire ont passé des messages pourtant responsables.
Aboubacar M’Bop Camara : «je connais ma ville, c’est une ville difficile. J’engage toute la population à accompagner le nouveau conseil. J’espère qu’ils vont aller vite pour relever les défis de cette ville».
Et le gouverneur d’appuyer en mettant surtout en garde : «la conquête du pouvoir est plus facile que l’exercice du pouvoir», avant d’ajouter que le temps de la réjouissance est terminé, place au travail.
En sa qualité de maire, au nom de ses conseillers, Mamadouba Tawel, a invité sans exclusive les uns et les autres à plus d’actions pour réussir sa mission, celle de résoudre, dira-t-il, le problème d’eau potable, de courant et d’infrastructures routières entre autres.
A noter que c’est la 5eme équipe communale dans l’histoire de la ville minière de Boké.
Abdoulaye Keita