La Guinée a abrité, il y a quelques jours le tournoi de la zone 2, qualificatif pour les 12èmes jeux africains prévus du 23 août au 3 septembre 2019 au Maroc.
A l’issue de ce tournoi où le Syli Handball, a défié en série filles et garçons le Sénégal, les deux équipes ont validé leurs billets pour les prochains jeux africains.
Une satisfaction non seulement sur le plan organisationnel pour la fédération guinéenne de handball, pilotée par Mamadouba Paye Camara, mais aussi en raison des résultats enregistrés.
Depuis qu’il est aux commandes en 2011, Mamadouba Paye et sa Fédération, ont presque toujours produit des résultats sur le plan local, mais aussi et surtout à l’international, avec des médailles remportées à chaque participation.
Avant les jeux africains de 2019 au Maroc, le président de la Feguihand qui dit viser désormais le championnat du monde de handball, a accordé ce vendredi un entretien à la rédaction de Mosaiqueguinee.com.
Dans cet entretien, le commissaire Mamadouba Paye Camara évoque les préparatifs de ces jeux et ses projets avec la fédération guinéenne de handball.
Lisez !
Après le tournoi que la feguihand a organisé, êtes-vous satisfait de l’organisation ?
Paye Camara : Je suis très très satisfait. Une fédération n’est forte que si elle est accompagnée par l’État. Le ministère des sports à travers son chef Sanoussy Bantama Sow nous a accompagné du début du tournoi jusqu’à la fin. Nous le remercions pour cela.
C’est l’occasion de le remercier et de le féliciter pour tout ce qu’il fait pour les autres disciplines et le handball.
Quand vous avez le soutien de l’autorité politique derrière, il y a la pression de faire des résultats. Ce qui fait qu’à l’issue de ce tournoi, toutes nos équipes sont qualifiées aux jeux africains 2019.
Avant le démarrage dudit tournoi à Conakry, c’était quoi l’objectif assigné aux Sylis handball masculin et féminin ?
Vous savez que depuis la création des jeux, la Guinée n’avais pas participé à la compétition en catégorie seniors. C’est donc une consécration, car il y aura les 8 meilleurs pays de handball sur le continent.
Si aujourd’hui, nous sommes là, c’est parce qu’il y a un travail quotidien qui est bien fait par tout un chacun.
Ces jeux africains, c’était notre objectif. Personne ne voyait l’équipe des hommes se qualifier, parce que les dames elles, sont habituées à des tournois internationaux.
Cette fois-ci, l’équipe seniors de handball chez les hommes est qualifiée, c’est le résultat de huit ans de dur travail. On s’est qualifié au dépend du Sénégal, donc nos objectifs ont été largement atteints.
Les hommes sont qualifiés pour la première fois. Quel a été le travail, ou le secret ?
C’est la complémentarité, le travail, la concentration et l’esprit d’équipe. C’est tout. On a dit aux hommes, vous avez votre destin en mains. Vous avez toujours dit que nous donnons la priorité aux filles, donc cette fois, c’est une occasion pour vous afin de vous qualifier aussi. Parce que les filles seniors, sont, tout le temps, qualifiées.
Ils ont compris le message, ils se sont bien battus et se sont donc qualifiés. Ils étaient déjà qualifiés à la CAN de handball de Tunis en janvier 2020, donc c’est l’occasion pour eux de bien se préparer.
Et l’autre aspect, c’est le message du ministre Sanoussy Bantama Sow, qui nous a toujours dit qu’il ne veut pas que le handball soit figurant dans les compétitions, il nous faut des résultats, comme on est en train de le faire à chaque fois.
Les deux équipes étant qualifiées aux jeux africains, quel est aujourd’hui l’objectif assigné ?
Aux jeux africains, on visera les jeux olympiques de 2020. C’est tout. On cherchera à être parmi les meilleurs pour cela. Il faut qu’on démontre qu’on ne s’est pas qualifié par l’universalité. Qu’on a mérité bien notre qualification. On a un planning de préparation et de stage en juin prochain, avant le tournoi.
Et chez les cadets, comment ça passe ?
C’est la même chose, ils sont partis hier pour le challenge trophée en Mauritanie.
Nous fondons beaucoup d’espoirs sur les cadets que sur les juniors. Ils se sont préparés depuis 4 mois. On croit en eux à 100%. Même aussi les juniors.
Récemment, Sanoussy Bantama Sow, a sorti un communiqué dans lequel il a félicité des fédérations dont la vôtre, est-ce une reconnaissance de vos efforts ?
Nous, on n’est pas surpris par cet acte. Nous produisons des résultats à chaque fois, et on est tout le temps félicité. Aujourd’hui, le ministre Bantama Sow est un exemple, il est impliqué. Je prends au défi tout président qui me dira le contraire.
Jamais, on n’a vu un ministre des sports aussi impliqué que Sanoussy Bantama Sow. Sans démagogie.
Des observateurs sont étonnés des bons résultats du handball guinéen ces dernières années, c’est quoi le secret ?
Le secret du président Paye, c’est le travail, l’union, la complémentarité. Le slogan, c’est ‘’ensemble nous vaincrons’’. Ça veut dire que tout le monde de son côté, fait un bon travail et s’implique énormément. C’est ça notre secret et on ne va jamais baisser les bras. On va encore redoubler d’efforts car être premier, parfois ce n’est pas difficile, mais c’est comment maintenir votre première place qui est difficile.
En dépit de ces résultats, vous avez aussi d’autres ambitions, d’autres projets ?
Bien-sûr ! On veut qualifier nos différentes catégories en championnat du monde de handball. Parce que, c’est le sommet. Ensuite je veux bâtir un palais des sports multidisciplinaire à Conakry, c’est mon ambition.
Aujourd’hui, c’est vrai qu’on a la salle de gymnase qui fait 1.200 places assises, mais on veut un palais multidisciplinaire de 3.000 à 4.000 places. Ce qui va nous permettre d’accroître nos compétitions et d’avoir des entrées d’argent, parce qu’il y a aura des tournois internationaux qui y seront organisés.
Nous voulons faire la pose de la première pierre cette année. Et je sais que cela va soulager tout le monde y compris l’État guinéen. J’en ai parlé au ministre et il est partant.
Quel appel avez-vous à lancer à l’État guinéen ?
Vous savez quand l’enfant a faim, il tend toujours la main à son papa. Même si l’État fait beaucoup pour nous aujourd’hui, mais demain encore on va demander d’être accompagné. Car plus tu donnes, plus on en demande. Et plus on fait des résultats, plus on est exigeant.
Interview réalisée par Lamine TOURÉ