Selon le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, au début de la législature, le plus âgé des députés présents, sachant lire et écrire le français, qui assure la présidence de la toute première séance jusqu’à l’élection du président. Pour ce faire, il est assisté par les deux plus jeunes députés sachant lire et écrire le français, pour assumer les fonctions de secrétaires.
Les trois (3) forment ce qu’il convient d’appeler en Droit parlementaire, le Bureau d’âge.
Ainsi, le Doyen d’âge fait procéder à l’appel nominal des députés. Après avoir fait constater que le quorum est atteint, il déclare la séance ouverte.
À quelques exceptions près, aucun débat ne peut avoir lieu sous la présidence du Doyen d’âge, sauf s’il porte sur des questions de procédure relative à l’élection en cours.
C’est au cours de cette séance qu’est élu le président de l’Assemblée nationale au scrutin uninominal secret pour la durée de la législature (article 15).
Mais qui pour diriger cette future Assemblée nationale?
En effet, le poste de président de l’Assemblée nationale est très convoité actuellement par plusieurs députés au de la mouvance surtout. En coulisse, les prétendants s’activent, beaucoup auprès de leurs collègues députés pour des soutiens. Mais il est évident que le dernier mot revient au Chef de l’État qui est leur Chef politique, dans la mesure où le poste est éminemment stratégique dans la vie politique guinéenne.
En Guinée, le président de l’Assemblée nationale assure l’intérim en cas de vacance de pouvoir à la présidence de la République. Il ne pourrait pas donc choisir un prétentieux, à ce poste, nous confie de bonnes sources.
Cependant, le président Alpha Condé a toujours appliqué son principe d’équilibre régional dans l’exercice du pouvoir en pareille circonstance.
Et si on s’en tient à cette vision équilibriste et de partage du pouvoir du Chef de l’État guinéen, la tête de l’Assemblée nationale devrait rester en Guinée forestière. Alors des questions surgissent :
1- va-t-il reconduire le président sortant Honorable Claude K. Kondiano ?
Originaire de Kissidougou, plusieurs personnes croient à sa reconduction dans la mesure où il avait son nom sur la liste et il a été réélu.
Politiquement très soumis et fidèle au Chef de l’État, il a déjà une expérience du poste, mais au cours de son mandat il a eu toujours eu un gros problème de leadership qu’il n’a jamais su imposé à l’Assemblée nationale, et au-delà des frontières guinéennes.
2- Question : va-t-il donc choisir un autre fils de la forêt ? Si oui, qui pourrait bien l’être ?
Bien malin celui qui le trouvera, mais le PRAC est un fin stratège en matière de choix à des postes aussi importants.
De notre enquête, plusieurs noms sont sur les lèvres :
D’abord les fidèles parmi les fidèles
Au nombre de ces derniers, on peut citer :
– Togba Traoré (député uninominal fraichement élu de Lola), cacique du RPG originaire, fidèle parmi les fidèles à Alpha Condé, ancien fonctionnaire de la BCRG;
– Marie Kenneth Guilavogui (Macenta), fidèle au chef de l’Etat guinéen, Conseillère à la présidence de la République ;
– Michel Kamano (Kissidougou), ancien du PUP, mais aussi ancien président du CES, président sortant de la Commission des finances de l’Assemblée nationale ;
– Lounceny Camara (Macenta), qui a une expérience, quoique amère dans la gestion des institutions car ayant dirigé la (CENI) et des départements ministériels;
– Il y a aussi le Professeur agrégé en droit public Maurice Togba ZOGBELEMOU (N’Zérékoré), excellent juriste, ancien membre du CNT, ancien ministre de la justice, un des rédacteurs de la nouvelle Constitution.
Et si le PRAC abandonné sa logique régionaliste de gestion, qui pourrait-il être son choix ?
Parmi ce nombre très très restreint, il y a :
– Dr Zalikatou Diallo, tête de liste du RPG AEC lors des législatives du 22 mars 2020, ancienne militante du PEDN, dirigé par l’ancien premier ministre Lansana Kouyaté
– Amadou Damaro Camara (natif de Kerouané), président du groupe parlementaire du RPG AEC, toujours au front pour défendre corps et âme le président Condé.
– Abdoulaye Bernard Keita (Coyah), Questeur sortant de l’Assemblée ;
– Bantama Sow (Mamou), ministre des sports, ancien ministre de la jeunesse et qui est avec l’actuel chef de l’Etat depuis les années 90.
– Lounceny Fofana (Forécariah), 2 ème vice-président de l’Assemblée nationale, Expert-comptable
De tous ces noms, Alpha Condé pourrait bien miser sur un nom mais comme il en a l’habitude, le champion du RPG arc-en ciel peut tout aussi surprendre.
Mohamed Bangoura