Se conformant elle aussi à une tradition imposée par le président de la république, celle qui consiste pour les membres du gouvernement de dire ce qu’ils ont pu faire jusqu’ici depuis leurs nominations, la ministre de l’agriculture était à cet effet, le lundi devant la presse.
L’exercice annoncé périlleux par des cadres convoitant le poste occupé par dame Mariama Camara, aux aguets en permanence d’un dérapage de sa part, s’est pourtant bien déroulé avec une quasi parfaite maîtrise des sujets par la conférencière.
En tout cas, le bilan des huit ans de la gouvernance actuelle, a bien pu noyer, le bilan d’une gestion personnelle de la patronne des lieux, comme ce fut le cas pour ses collègues, qui lui ont succédé au pupitre de cette conférence de presse.
On pouvait retenir dans les discours, et cela est une évidence, les efforts budgétaires fournis par le taulier de Sékoutoureya, en vue de booster le secteur.
L’autre évidence, c’est aussi la volonté du même président de faire du secteur le porte-flambeau de sa gouvernance.
Face à cette évidence, se présence est une pire réalité, qui ne permet pas sans doute la réalisation de l’idéal d’une autosuffisance alimentaire et du plein emploi, à travers l’agro-industrie qui reste encore un vœu pieux exprimé dans les discours aux relents populistes.
Il s’agit du mal d’un manque d’organisation et de formation des agriculteurs à la base, pour une meilleure maitrise des techniques nécessaires, pour leur épanouissement, aussi d’une immixtion d’individus nichés à la présidence, profitant abusivement de la passion du président pour le développement de l’agriculture.
Après des investissements colossaux faits dans le domaine et tout l’engagement qui est celui du président de la république, l’accès des agriculteurs aux intrants reste encore une préoccupation, qui se conjugue au passé.
Une légère augmentation disproportionnée de la production, ne peut casser la dépendance des guinéens aux importations de riz qui s’accroissent ! Hélas !
Pour une adéquation entre les investissements et la réalité sur le terrain, il faut alors une redéfinition de la politique agricole avec des rôles clairement définis des uns et des autres.
ML Cissé