Longtemps attendu, le plan de riposte contre la pandémie du coronavirus en Guinée, a été finalement dévoilé, le lundi 06 avril, par le premier ministre Kassory Fofana.
Les populations ont longtemps attendu, notamment les mesures d’allègement social. Le gouvernement aussi en a pris toute la mesure avec un document au contenu absolument attrayant.
Le premier ministre a fait travailler les méninges dans son entourage, pour bien faire. Il a su répondre à l’essentiel des besoins des Guinéens pendant cette période de vache maigre due à la propagation de la maladie.
Kassory Fofana, a, à cet effet, fait saigner l’Etat, tout en évitant à celui-ci de couler dans l’avenir.
Dans un discours lu à la télévision, le patron du palais de la colombe a rassuré, malgré des interrogations que pourrait susciter l’application de certaines mesures. Notamment, des mesures sociales.
Qu’il s’agisse du blocage des loyers sur les bâtiments publics et privés d’avril à décembre, autrement dit, le maintien des loyers pendant la période sus indiquée, ou qu’il s’agisse de la prise en charge des factures d’eau et d’électricité pour les abonnés au tarif social. Qui sont ces catégories d’abonnés ? Besoin de clarification.
Par ailleurs, les mesures de riposte économique dans le domaine sanitaire estimée à plus de 1000 milliards GNF, sont inédites. Ainsi que celles qui consistent à apporter un appui au secteur privé (épurement des dettes intérieures, payement progressif des arriérés portant sur les marchés publics préfinancés par les entreprises, création d’un fonds de garantie des prêts bancaires aux PME, mise en place d’un fonds spécifique aux GIE, baisse du taux directeur de la BCRG…) pour une enveloppe global de près de 1500 milliards GNF sont tout aussi inédites.
Pour ne pas laisser le doute gagner les esprits sceptiques à juste raison, quant à la capacité de mobilisation de ces moyens financiers pour satisfaire ces grosses promesses, Kassory Fofana a indiqué les sources de financements.
Elles proviendront selon ledit document, des aides extérieures et de la mobilisation des recettes intérieures.
Si le plan donne des gages certains quant à son financement, il risque d’être tricoté dans son application par des cadres aux habitudes hélas ancrées.
Mamoudou Cissé