En début de semaine, le préfet de Kankan, Aziz Diop a affiché sa volonté de voir le président Alpha Condé briguer un troisième mandat.
Une sortie médiatique qui ne laisse pas les acteurs sociopolitiques guinéens indifférents.
Dans une interview qu’il a accordée à notre rédaction, ce jeudi 31 janvier 2019, Dr Dansa kourouma, a estimé que le préfet de Kankan n’est pas le porte-voix de la population de Kankan.
« Cette sortie de Aziz, en quoi elle peut déranger, dès lors que les citoyens guinéens savent ce qui est prévu dans la constitution et que les lois ont protégé la constitution ? Je crois, sur le plan moral, ça pose un problème. Parce que, c’est un représentant de l’administration sur un territoire bien défini. Mais, sa voix n’est pas celle de la population de Kankan. Il faut qu’on soit clair sur ça. L’inquiétude est bien fondée, mais pour ma part, je suis dans une situation de préservation des libertés d’expression, mais en même temps de préservation des acquis démocratiques à travers les défenses des dispositions constitutionnelles qui constituent la valeur supérieure du pays », a-t-il indiqué.
Le président du CNOSCG dira par ailleurs que la question des mandats, est déjà réglée par la constitution.
« Mon point de vue là-dessus, la constitution guinéenne a réglé le problème de mandats. Pour que cette disposition soit changée, il faut une volonté du peuple. Rassurez-vous que c’est un rapport de force entre ceux qui veulent protéger la constitution et ceux qui veulent la transgresser. Ce combat est éternel et il dépend de la vision de chaque citoyen et de la manière dont on veut rentrer dans l’histoire de notre pays. Je ne fais pas un procès à ceux qui font l’apologie d’un troisième mandat, mais moi, en tant qu’acteur de la société civile, je suis défenseur des valeurs républicaines », a-t-il lancé.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette sortie du préfet de Kankan, vient confirmer la crainte des opposants, qui ne cessent de dénoncer des velléités du pouvoir en place, à se maintenir, après l’expiration de son mandat constitutionnel en 2020.
Hadjiratou Bah