Sans doute, la présence de Dr Mohamed Diané dans les médias, se résume en grande partie aux échos que ceux-ci se font de ses discours, lors des meetings politiques ou pendant les cérémonies organisées, notamment à l’initiative de son ministère, celui de la défense nationale.
Le gardien du temple, comme l’appellent certains, est connu pour sa très grande discrétion et sa dévotion pour le travail bien fait.
Au terme de sa tournée en haute Guinée, où il a prêté main-forte aux équipes locales de campagne, en vue des législatives et du referendum à venir, le ministre d’Etat chargé des affaires présidentielles et de la défense nationale, est sorti de son silence habituel, pour s’exprimer sur tous les sujets d’actualité
Chez nos confrères de Djigui FM, l’ancien secrétaire administratif du RPG, a parlé, entre autres : des élections législatives, du referendum constitutionnel, de la résolution prise par le parlement européen.
Ci-dessous, l’intégralité de l’entretien !
Le bilan de la gouvernance expliqué aux militants
En presque 10 années passées à la tête de la Guinée, il faut être concret. Le mandat du président, est consacré à l’amélioration des conditions de vie de nos populations, au rétablissement des grands équilibres macro-économiques du pays et aux projets de l’avenir du pays.
En termes de développement économique et social, si vous comparez la Guinée de 2020 à celle de 2010 (lorsque nous arrivions au pouvoir), vous admettrez que des efforts gigantesques ont été réalisés pour offrir un taux de croissance économique au-dessus de la moyenne dans la sous-région (plus de 6%).
Nous entretenons de meilleures relations avec les institutions de breton Woods… Notre pays a signé aussi un programme cadre de 20 milliards de dollars avec la Chine pour satisfaire les besoins sociaux de base, le développement des infrastructures notamment la route Coyah-Mamou-Dabola… Notre pays a accueilli encore 20 milliards de dollars du groupe consultatif à Paris, sans compter le secteur minier où nous avons dépassé la barre de 60 millions de tonnes de bauxite produite cette année, contre 13 millions depuis l’indépendance.
15% de nos recettes minières à travers l’ANAFIC sont affectées aujourd’hui au développement des collectivités locales. Le développement du potentiel hydroélectrique s’est accru avec la construction du barrage de Kaléta et Souapiti (450 megawatts) en cours et le prochain barrage de Amaria (300 megawatts). Etc.
Le secteur agricole aussi a été boosté. Le gouvernement a assisté les agriculteurs à toutes les filières… Nous avons essayé d’expliquer aux populations, tous ces progrès-là qui ont été réalisés par le professeur Alpha Condé au cours de ses deux mandats. C’était une fierté pour nous et nous avons été bien entendus par la population.
Présence des opposants sur le terrain en Haute Guinée
Je viens de sillonner toutes les préfectures de la Haute Guinée, je n’ai vu aucune trace de ces opposants. Il ne s’agit pas d’être opposant dans les médias ou bien sur les réseaux sociaux, il faut être sur le terrain. Et sur le terrain, je n’ai rien constaté.
Gestion des choix à la base
Il ne faut rien minimiser, ni exagérer. Tous les partis politiques connaissent les mêmes types de réactions en période électorale. (…) Tout le monde ne peut pas être désigné pour le même poste… Après quelques traitements, nous arrivons toujours à l’essentiel, c’est-à-dire à garder notre unité pour défendre notre projet commun et atteindre nos objectifs. C’est ce qui s’est passé dans un esprit démocratique au sein du RPG Arc-en-ciel. Je pense que tout est rentré dans l’ordre.
Le cas particulier de Kankan :
Oui, oui ! Ça n’a pas été facile, mais on est arrivé quand-même à résoudre les problèmes.
Réactions des populations à la base au projet de changement constitutionnel
Une constitution, c’est un texte qui concerne la Nation tout entière. C’est la cinquième constitution de notre pays qui est soumise au référendum, le 1er mars. Nous devons continuer à vulgariser cette constitution parce qu’elle ne se limite pas à l’élection. Elle est censée régir la vie de toute la Nation. Puisque, la précédente constitution a été adoptée par un conseil de transition dont les membres n’ont pas été élus. Et le texte n’a jamais été soumis à la volonté populaire…
Celle de 2020, apporte de nombreuses innovations sur la protection des libertés publiques, le renforcement des pouvoirs du parlement, la fin du monopole des partis sur la vie politique,… tous ces éléments seront portés à la connaissance de nos populations dans ces jours-ci en langues nationales.
Partout où nous sommes passés, ça a été bien accueilli par la population.
Tenue du double scrutin (législatives-référendum), malgré les menaces de l’opposition.
Ce n’est pas nous qui organisons les élections. Il y a une institution indépendante qui les organise, c’est la CENI. Nous, nous nous préparons en tant que parti politique en fonction du chronogramme qui a été fixé par la CENI. Par rapport à l’opposition, c’est contradictoire ! On ne peut pas être pour et contre à la fois. Vous dites que vous n’allez pas aux élections, vous ne pouvez pas encore être contre la tenue de ces élections. Ça, c’est contradictoire.
Vous avez été au cœur de tous les combats pour la démocratisation de notre pays,… Vous vous êtes battu pour des élections inclusives, aujourd’hui, vous partez aux élections sans les grands partis de l’opposition. Comment expliquez-vous cela ?
Ce n’est pas la première fois. Quand eux ils étaient au pouvoir, nous, on n’a pas été aux élections. Ceux qui parlent aujourd’hui, quand ils étaient au pouvoir, ils ont tout fait pour ne pas que nous, on participe aux élections. On a gagné des élections ici où on a annulé des suffrages dans nos fiefs. Il faut quand-même être sérieux. Je pense que ce n’est pas un règlement de compte, nous sommes en démocratie. Vous êtes libre d’aller ou de ne pas participer à des élections.
Entretien décrypté par Mamadou Sagnane et Mognouma Cissé