En dépit de la longue patience des populations de la Préfecture de Mandiana et malgré un mort et des nombreux blessés, dont un est rendu infirme à jamais, tous par balles réelles, lors d’une marche pacifique à Mandiana Centre, nous avons le regret de constater la reprise des pluies sans qu’aucune goutte de goudron ne tombe sur la route Kankan-Mandiana, qu’aucun centime de pistes rurales ne soit reprofilé dans la Préfecture de Mandiana, qu’aucun début des travaux ne soit constaté pour la construction d’au moins l’un des ponts de franchissement ci-après : Traodan, Sansado ou Dialakoro.
Pourquoi ? Selon nos informations, aucun montant, nous disons bien aucun franc, n’est disponible pour ces travaux. Il n’y a aucune ligne dans le budget national 2019 destinée à ces travaux et aucun financement extérieur n’est trouvé. Certains nous ont même dit, sous une forme de boutade, que la Préfecture de Mandiana est entièrement acquise à la cause du pouvoir actuel, même si les travaux ne sont pas réalisés, les populations de Mandiana n’avons pas où aller, et par conséquent qu’il faut accorder la priorité aux localités où l’opposition politique semble être forte afin d’affaiblir celle-ci avant les prochaines élections.
Si ces informations sont fausses, les autorités compétentes, notamment le Ministère des Travaux Publics, devraient donner les vraies raisons du retard de ces travaux d’infrastructures routières dans la Préfecture de Mandiana.
A notre humble avis, le gouvernement devrait prendre toutes les dispositions urgentes pour la réalisation de ces travaux dans un meilleur délai afin d’éviter des situations dont les conséquences pourraient être désastreuses.
Il faut rappeler que, malgré sa position géographique stratégique et sa potentialité économique, Mandiana est la Préfecture la plus enclavée en République de Guinée ; à chaque saison des pluies, elle est coupée du reste du monde et des malades, surtout les femmes en situation de famille, rencontrent d’énormes difficultés pour se rendre dans les services de santé.
AJRDAM