Si beaucoup ont salué la réforme qui confère aux tribunaux de première instance de traiter les dossiers criminels, la mesure n’est pas sans reproche. Le dossier Moussa Moise Sylla est un cas illustratif. Victime d’une attaque a main armée, à son domicile alors qu’il revenait du service, le journaliste Moussa Moise Sylla tarde encore à voir un procès s’ouvrir à cet effet au Tribunal de Première Instance de Dixinn.
Alors que la première audience devait avoir lieu depuis le 10 juillet dernier, le procès a été renvoyé à deux reprises. Le dernier renvoi est dû au fait que jusqu’à présent, les accusés n’ont pas d’avocat pour les défendre.
Me Thierno Souleymane Baldé, avocat de la victime, parle de dysfonctionnement que la justice, qui n’arrive pas à lever cet obstacle.
«C’est l’un des problèmes majeures dans ce pays, parce qu’il y a beaucoup trop de dysfonctionnements au niveau de la justice. Malheureusement, rien n’est fait pour les corriger», a-t-il déploré avant de souligner qu’ en matière d’audience criminelle, il y a une obligation absolue que tous les présumés criminels, aient au moins un avocat.
«Tout cela prouve que la justice a encore du chemin à faire. Lorsque vous êtes dans ma situation, c’est l’angoisse et le désespoir qui vous animent parce que vous ne voyez pas le bout du tunnel», avait déclaré récemment la victime, Moussa Moise Sylla.
Pour résoudre ce problème, indique Me Thierno Souleymane Baldé, il faudrait des mesures au niveau du ministère en charge de la Justice, afin d’accompagner la nouvelle réorganisation du département.
Parce que, dit-il, il ne suffit pas juste de dire qu’une juridiction à la compétence d’organiser les audiences criminelles sans pour autant l’en donner les moyens.
Alhassane Djigué