Comme chaque année, Amnesty International a rendu public ce jeudi, 22 février 2018, son rapport sur la situation des droits de l’homme dans le monde.
La représentation locale de cette organisation des droits de l’homme était face à la presse ce jeudi pour présenter ce rapport qui couvre 159 pays et dénote une régression en ce qui concerne les droits fondamentaux particulièrement en Afrique de l’ouest et du centre.
Selon le rapport, dans ces deux régions du continent, l’année 2017 a été marquée par des homicides et des passages à tabac de manifestants pacifiques, des actes de torture infligés à des détenus et un recours excessif à la force.
Pour le cas spécifique de la Guinée en matière de liberté d’expression, le constat est alarmant.
Durant l’année écoulée, au moins 20 personnes ont été arrêtées pour avoir simplement exercé leur droit à la liberté d’expression et 20 autres ont été victimes de violences policières.
Pour illustration, en mai 2107, Aboubacar Camara, journaliste de Gangan TV a été frappé par des gendarmes alors qu’il filmait une altercation au sujet d’un conflit foncier dans la banlieue de Conakry.
En juin de la même année, la Haute Autorité de la Communication a suspendu de ces fonctions pour un mois un journaliste de la radio Espace FM, Mohamed Mara, au motif qu’il s’était montré « insultant » lors d’un débat sur la polygamie et ordonné en novembre, à la radio de cesser d’émettre durant une semaine pour avoir évoqué le manque de moyens de l’armée.
A la suite également de l’interpellation d’Aboubacar Camara, directeur de Gangan, au moins 18 journalistes qui s’étaient rassemblés à la gendarmerie de Matam en solidarité avec leurs confrères ont été roués de coups par des agents des forces de sécurité qui ont également détruit leurs matériels, mentionne le rapport.
La liste des exactions commises contre les journalistes est longue et souligne largement la volonté des autorités guinéennes de vouloir museler la presse privée du pays qui ne lâche d’ailleurs pas prise dans sa dynamique de dénonciation des actes de mal-gouvernance.
Abdourahmane Diallo