Devant quelques dizaines de femmes et de jeunes de Kaloum, venus manifester ce mardi devant le palais présidentiel, Kiridi Bangoura a laissé exploser sa colère. Le Secrétaire Général à la Présidence de la République a dénoncé ce qu’il estime être une tentative de récupération du mouvement de femmes mareyeuses par deux clans qui s’affrontent désormais dans Kaloum. Le clan de Bobody et celui d’un autre jeune pêcheur appelé Kandet Camara.
«Bobody et Kandet sont tous mes jeunes frères, c’est vous qui cherchez à vous faire plaire auprès d’eux. Moi, c’est ma famille tout ça. C’est toujours cette manipulation qui nous crée des problèmes. Bobody et Kandet sont nos petits frères, on va les appeler à part. Aujourd’hui, ce sont les femmes qui comptent», a crié Kiridi Bangoura devant des partisans de ces deux camps. Ces jeunes se sont détachés du lot pour venir le rencontrer avant qu’il ne se prononce devant la foule.
L’ex-ministre par intérim de l’Agriculture a été calmé par d’autres officiels du palais qui l’ont aidé à «gérer la situation».
Après avoir livré le message du Chef de l’Etat à ces manifestants, Kiridi Bangoura a répondu à trois questions à la poignée de journalistes présents avant de se retourner dans la cour du palais, d’où il est venu.
«Les femmes mareyeuses de toutes les cinq communes de Conakry et les jeunes de Kaloum, se sont mobilisés pour venir rendre visite au Chef de l’Etat de façon impromptue et lui présenter les excuses au nom de toute la population de Conakry. Le Président a répondu que ce qui est important pour lui, c’est la paix en Guinée et l’entente entre les Guinéens et qu’il retournait les excuses à ces femmes parce qu’elles ont été peinées par les manifestations dernières», a-t-il déclaré.
Monsieur le ministre, on vous a senti tout à l’heure en colère contre Bobody, qu’est-ce qui ne vous a pas plu ? «Je n’ai jamais été en colère contre Bobody. Je dis juste ceci : ce qui importe ici ce sont ces femmes», a répondu Kiridy Bangoura.
A noter que ces manifestants voulaient être reçus par le Chef de l’Etat, mais ce rêve n’a pas été réalisé.
Thierno Amadou M’Bonet Camara