Les nouvelles dispositions prises par le MEPU-A contre certaines pratiques déviantes relatives au mode vestimentaire et aux coiffures des élèves dans les établissements scolaires sont diversement appréciées au sein de l’opinion.
Michel Pépé Balamou rappelle qu’il existe un code de bonne conduite et un règlement intérieur dans les écoles.
Par conséquent, le secrétaire général du SNE précise qu’il revient aux chefs d’établissement et aux conseillers d’éducation d’exiger des élèves le respect strict de l’éthique vestimentaire dans les écoles. Il signale que cela ne doit pas se limiter seulement qu’aux élèves.
Cette mesure doit s’appliquer aussi sur les enseignants très jeunes et qui ont tendance à s’identifier voire imiter le style vestimentaire des élèves en ressemblant à leurs élèves.
« Culottes américaines, teeshirt près du corps, pantalons serrés, repose-pied, écouteurs, baladeurs, pantalons déchirés ou troués etc. Certaines enseignantes aux formes généreuses s’habillent parfois de façon très extravagante au point que l’élève se concentre plus sur leur forme généreuse et leur style vestimentaire extravagant que sur les enseignements- apprentissages »,a-t-il indiqué.
S’appuyant sur l’assertion selon laquelle »Fais ce que je te dis mais ne fais pas ce que je fais » Pour le syndicaliste, l’enseignant doit se démarquer des pratiques déviantes, car poursuit-il, le bon exemple vient d’en haut et l’imitation d’en bas.
« L’enseignant est à la fois un instructeur et un éducateur. Il joue le rôle des parents d’élèves pour tout le temps que les élèves passent à l’école et en classe. Il ne doit pas être influencé par le style vestimentaire de ses élèves mais bien au contraire son style vestimentaire doit les influencer positivement de par leur caractère décent et les inciter à s’habiller en responsables c’est-à-dire décemment »,dit-il.
De l’autre côté, a martelé le leader syndical, « l’interdiction du port du pantalon chez les filles peut poser problème d’autant plus que beaucoup de filles sont hystériques et épileptiques et font des crises à répétition en classe qui pourraient exposer leur nudité surtout qu’aujourd’hui le port de caleçon se raréfie dans nos mœurs vestimentaires, sans oublier les multiples harcèlements sexuels dont certains filles sont victimes dans les concessions scolaires », a-t-il expliqué.
Il a par ailleurs souligné que ce n’est pas parce que le Conseil d’Etat français a validé l’interdiction de l’abaya (une robe longue qui traîne par terre) au nom de son caractère religieux et a confirmé que celle-ci ne pourrait plus être portée dans les établissements scolaires au titre de l’année scolaire 2023- 2024 que la Guinée doit en faire autant.
« Chaque pays a ses réalités. Nous pensons que la Guinée devrait s’inspirer de l’exemple du Burkina- Faso qui en lieu et place du bleu- blanc et du kaki a préféré l’a cotonnade Faso Danfani comme tenue scolaire pour tous les élèves histoire de valoriser les pratiques artisanales du pays. Nous avons chez nous le bazin, forêt sacrée, Lépi, kéndély ou bakha qui peuvent être transformés en tenues scolaires en lieu et place du kaki qui est une tenue scolaire coloniale. Surtout que du Président de la République en passant par le Premier Ministre jusqu’aux Ministres, voire le Président du CNT et ses honorables conseillers nationaux font la promotion des tissus traditionnels lors des plénières et des conseils de Ministres », a conclu le secrétaire général du SNE.
Alhassane Fofana