C’est une situation certainement loin de suffire pour parler d’une véritable réconciliation entre Fodé Bangoura et Cheik Amadou Camara, deux héritiers de Lansana Conté, profondément divisés depuis le dernier congrès du PUP, mais l’acte qui vient de se produire a surpris ceux qui l’ont vaicu.
Ce samedi, dans la préfecture de Dubreka, à l’occasion d’une cérémonie de lecture du saint coran, s’inscrivant elle-même dans le cadre du renforcement des liens entre les membres de la communauté de la Basse Guinée, les deux hommes, sourriants, ont surpris l’assistance en se serrant les mains.
Fodé Bangoura était assis à coté de Malick Sankon, et d’autres anciens collaborateurs de Lansana Conté comme Jean Paul Sarr, ancien ministre de l’Agriculture, lorsque soudain, Cheik Amadou Camara, fit son apparition.
Sur son chemin pour aller saluer le Kountigui, Elhadj Sékouna Soumah, étaient assises plusieurs personnalités. Il pouvait snober Fodé Bangoura, son « énnemi », mais Cheick Amadou Camara a choisi de lui serrer la main. Ce qui coïncidera aux cris de réjouissance du prédicateur qui tenait le micro dans ses mains. « Nos prières ont été exaucées par Dieu, Regardez, c’est Fodé Bangoura et Cheick Amadou Camara qui se serrent les mains ! C’est finis, c’est la réconciliation », entonna-t-il, suscitant de l’émotion dans le public.
Avant cette poignée de main, tous les intervenants insistaient sur la nécessité de réconcilier tous les cadres de la communauté, notammentre entre Fodé Bangoura et Cheick Amadou Camara ou encore entre Oyé Guilavogui et Cheik Talibé Sylla. Et, pour la plupart de ceux qui sont là, c’est fini, il n’y a plus de haine, plus de division entre Cheick Amadou Camara et Fodé Bangoura. Mais aucune des deux personnalités n’a dit un seul mo.
La division entre les deux semble plus profonde pour que cette simple poignée de main suffise à signifier leur réconciliation définitive.
A rappeler que selon des proches de Cheick Amadou Camara, Fodé Bangoura, aidé par le régime en place à l’époque, a fait le forcing pour se cramponner à la tête du PUP alors qu’il avait littéralement perdu les élections internes à l’occasion d’un congrès qui avait tourné au fiasco.
Thierno Amadou M’Bonet Camara