C’est un acte politiquement fort et significatif qui mérite qu’on s’y attarde. Jusqu’ici resté en marge de toute propagande politique pour le compte du parti au pouvoir, Tibou Kamara, a enfin décidé, depuis plus d’une semaine, d’arborer la tunique jaune du RPG-AEC, et de se battre dans l’arène politique contre les opposants au changement de la constitution et contre, ceux qui s’emploient dans l’opposition à vouloir empêcher les élections législatives du 1er mars.
C’est sa ville natale, Dinguiraye, qui a eu droit à cette toute première exhibition politique de l’actuel ministre d’Etat conseiller personnel du Chef de l’Etat, ministre de l’industrie et des PME, ancien secrétaire général à la présidence, pendant la période de transition.
Le candidat à l’uninominal du parti au pouvoir dans cette commune urbaine, n’a pas fait dans la dentelle, pour marquer de son empreinte, son entrée en politique.
Les gestes n’y ont pas manqué. Les discours aussi.
Pour ce qui devrait être pour lui, le début d’une nouvelle aventure dans un domaine qu’il a jusqu’ici observé, de loin, Tibou Kamara, dans sa rhétorique habituelle, a rassuré son camp politique de sa détermination à se saigner pour la victoire finale.
Et pourtant, il y a quelques mois, son engagement en faveur du projet de changement de la constitution qui divise l’opinion, était encore un débat qui passionnait dans son camp. Sa loyauté se discutait du bout des lèvres de partout.
A partir de maintenant, ceux qui en doutaient, à tort ou à raison, devraient en être rassurés, et reconsidérer leur position.
Sans doute, il ne devrait plus avoir de sa part, comme on le redoutait tant, un remake de sa décision prise le lendemain des massacres du 28 septembre. Sa démission du gouvernement d’alors.
Le conseiller personnel du Président de la République, a démontré, il n’y a plus l’ombre d’un doute, qu’il demeure fidèle et résolument engagé à soutenir toutes les actions entreprises par son patron.
Il est tout aussi évident, que cette action, de celui qui est considéré, à juste raison, comme étant l’un des monstres sacrés de la vie publique du pays, du moins des deux dernières décennies, fera tache d’huile.
Les opposants politiques et ceux qui se battent contre le projet de changement de la constitution, devraient, à cet effet, en être sérieusement embarrassés.
Au finish, c’est Alpha Condé qui a eu raison des nombreux sceptiques de son camp qui ont voulu le contraindre à divorcer avec son conseiller.
Mognouma Cissé