Yaramo Malé a 35 ans et vit dans la commune de convergence de Bossou, situé à 18 km du chef-lieu de la préfecture de Lola. Elle est mariée et mère de 5 enfants dont 3 filles.
Matrone traditionnelle depuis 2010, Yaramo ignorait beaucoup de choses dans la prise en charge des femmes enceintes et le suivi des bébés : «À l’époque où j’étais matrone, la majeure partie des femmes accouchaient dans les villages. Le suivi de la vaccination des enfants n’était pas effectif et moi-même, je ne maîtrisais pas les différents vaccins. C’est ainsi par exemple que la rougeole a tué beaucoup d’enfants dans les villages par ignorance».
À la faveur du lancement du programme de santé communautaire dans les 40 communes de convergences en août 2018, Yaramo Malé est devenu relais communautaire (RECO). Après la formation à Lola, elle a été de suite déployée sur le terrain : «Depuis que je suis devenu RECO, Dieu merci, je suis sorti de l’obscurité et les choses sont claires pour moi maintenant. Je suis à l’aise et mieux orienté dans mon travail. Les maladies qui tuaient les enfants sont devenues un lointain souvenir et la quasi-totalité des femmes enceintes accouchent maintenant au centre de santé. La mortalité maternelle et infantile a diminué».
Après quelques mois de sensibilisation, à Bossou désormais, la communauté accueille à bras ouverts les RECO sur le terrain, ce qui n’était pas le cas surtout avec les mauvais souvenirs laissés par Ebola : «Les gens avaient la phobie des médecins, agents de santé, impossible même pour eux de retrouver leurs carnets de soins. Mais aujourd’hui, la tendance est en train d’être inversée» nous explique Malé.
Dans sa nouvelle fonction, Yaramo Malé gère le registre dans lequel est inscrit la situation de 13 femmes enceintes de Bossou 1 : «mon rôle c’est de surveiller les femmes enceintes jusqu’à l’accouchement et après, je veille sur l’enfant jusqu’à 5 mois. Je m’assure à ce que l’enfant prenne tous ses vaccins. À partir de 6 mois, je surveille aussi l’alimentation de l’enfant après l’allaitement exclusif ainsi que son hygiène».
Ibrahima Sory KABAUNICEF Guinée