A Conakry, le collège des superviseurs des six pays membres de ZMAO (Gambie, Ghana, Guinée, Libéria, Nigeria et Sierra Leone), s’est aussi réuni pour la 34ème fois.
Le collège des superviseurs de la ZMAO, instrument au service de l’objectif d’intégration sous-régionale en Afrique de l’Ouest, a pour mandat de servir de forum de discussions privilégiées entre superviseurs de banques des Etats membres, afin de se concerter et de délibérer sur la meilleure façon de superviser les institutions financières tout en échangeant les idées dans le but de développer les meilleures pratiques de supervision transfrontalière.
Dans la capitale guinéenne, c’est le directeur général de la supervision des institutions financières de la BCRG, Kémo Condé, qui s’est d’abord exprimé en évoquant ce qui attend les superviseurs de la seconde zone monétaire d’Afrique de l’Ouest, la ZMAO.
« …Il parait important et indispensable de créer les conditions d’un fonctionnement efficient du collège en vue, d’une part, de faciliter les échanges d’informations et promouvoir une coopération plus renforcée entre régulateurs de la zone, et d’autre part, de mieux outiller les superviseurs dans la mise en œuvre des recommandations visant à harmoniser les procédures et pratiques de supervision au sein de la sous-région », a-t-il précisé.
A Conakry, les participants vont passer notamment en revue, les questions liées à la supervision transfrontalière, à la relation des correspondances bancaires, aux missions d’inspections conjointes dans le but de parvenir à la sécurité, à la stabilité et à la résilience des systèmes financiers respectifs des pays membres de la ZMAO.
Cette 34ème réunion devrait aussi adopter les principes de Bale II et Bale III, promouvoir l’inclusion financière, renforcer la lutte contre le blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, plancher sur la modernisation des infrastructures financières ou encore l’harmonisation des normes et pratiques de supervisions.
Gnanga Komata Gomou, le vice-gouverneur de la banque centrale de la Guinée, prenant la parole, a d’abord affirmé n’avoir aucun doute que les discussions des superviseurs, aboutiront à des dispositions pertinentes.
Il a toutefois sollicité des superviseurs un regard plus pointu sur les difficultés bancaires en ne perdant pas de vue, l’objectif ultime qu’est la confiance des citoyens dans les systèmes bancaires.
L’altération de cette confiance, a-t-il prévenu, pourrait avoir des conséquences dramatiques sur les économies en cas de ruée sur les dépôts et nécessiter des mesures extrêmes qui peuvent aller jusqu’à la fermeture des guichets bancaires comme cela s’est passé dans plusieurs pays récemment en Argentine ou encore en Grèce notamment.
Il est essentiel donc, a-t-il fait remarquer, que les superviseurs gèrent le risque systémique des nombreuses interactions et des opérations réciproques qui génèrent des phénomènes de dépendances réciproques ayant des impacts très importants sur l’environnement.
Enfin, le Représentant du gouverneur de la banque centrale de la Guinée, a invité les superviseurs à penser à préparer les différents pays membres en vue de faire face à d’éventuels chocs face au développement de la monnaie virtuelle.
Mohamed Bangoura