Ce 2 août 2022 marque l’an 54 du lancement, le 2 août 1968, de la Révolution Culturelle Socialiste ,sous le leadership du Responsable Suprême, le Camarade Ahmed Sékou Touré.
En ce jour anniversaire, l’occasion me paraît opportune dans le contexte politique actuel de rappeler à l’intention du vaillant Peuple de Guinée surtout de sa jeunesse, le sens de cette date historique qui a constitué un jalon dans l’évolution de notre beau pays.
Elle me paraît aussi opportune de rappeler et d’interroger l’histoire sur ce que fut cette révolution et surtout ce qu’elle a apporté, son impact réel sur l’évolution socio politique de notre pays, la Guinée et procéder ainsi rétrospectivement à une évaluation du bilan et de l’impact de ce processus.
Il serait également intéressant par ailleurs, avec le recul historique, de susciter une réflexion sur son bien fondé dans le contexte de la Révolution Guinéenne des décennies 60 – 70 – 80 et son utilité dans le processus d’édification de la Nation telle que conçue par le régime pro révolutionnaire de la première République.
Au delà de ces questionnements instructifs, il convient de rappeler que la Révolution culturelle du 2 août1968 s’était assignée plusieurs objectifs à savoir:
– Débarrasser le Guinéen des séquelles socio-culturelles coloniales
– Offrir les mêmes chances d’égalité et les mêmes conditions d’accès à la formation à toutes les filles et à tous les fils de la Guinée partout où ils se trouvent sur le territoire national grâce à la promotion de l’enseignement de masse par la création des Centres d’Éducation Révolutionnaire (CER) devant faire des jeunes les artisans du développement socio-économique du pays.
– La promotion de l’enseignement dans les langues nationales comme vecteur de la connaissance et de la maîtrise des outils scientifiques et techniques indispensables à l’édification d’une Nation prospère et moderne.
-Enfin la promotion du bien-être populaire comme finalité d’un développement économique partagé.
La Révolution Culturelle devrait en outre poursuivre et parachever la décolonisation totale des mentalités et l’éradication des pratiques culturelles surannées et le renforcement de l’harmonie et de plus d’entente au sein de la société par le bannissement des clivages et des pesanteurs socio-culturelles qui entravaient l’évolution saine et dynamique des mentalités.
Malheureusement ce processus révolutionnaire qui poursuivait des objectifs nobles et louables dont la finalité ultime était la libération de l’homme Guinéen fut interrompu, brisé dans son élan par la brutale mort du Responsable Suprême de la Révolution, le 26 mars 1984 et le coup d’état du 03 avril de la même année avec l’avènement des militaires du CMRN au pouvoir. Cette prise du pouvoir par les Hommes en kaki a donné lieu à de profondes mutations politiques en Guinée, et quelques années plus tard dans les pays socialistes affaiblis par les bourrasques démocratiques qui ont déferlé sur les pays africains avec l’épidémie des conférences nationales
Aujourd’hui à l’aube du 55ème anniversaire et au regard du contexte politique actuel, la nécessité d’une revitalisation de notre héritage culturel multiforme serait nécessaire pour favoriser davantage la concorde et l’harmonie au sein de la société multiculturelle Guinéenne.
Djigui Camara, ancien ministre de la Coopération internationale