L’opposition guinéenne désavoue le magistrat suppléant désigné par la CENI à titre exceptionnel, comme superviseur de la Commission de centralisation des votes de Matoto qui aura pour tache, selon l’ordre de mission de l’institution paritaire de la CENI, d’organiser et suivre l’évolution des travaux de délibérations de la CACV de Matoto. Évoquant une violation flagrante des dispositions de l’article 85 du code électoral guinéen, cette même opposition annonce qu’elle va saisir la Cour Suprême pour contester cette décision du président de la CENI.
Ces deux nouvelles réclamations de l’opposition républicaine ont été annoncées ce dimanche à la suite d’une réunion tenue à huit-clos au domicile privé du présent de l’Union des Forces Républicaines.
Sidya Touré : « La proposition qui a été faite par la CENI, pour me résumer, était d’envoyer un nouveau magistrat à la place de celui qui était là et cela ne peut se faire que par la cour suprême ou d’envoyer un magistrat pour assister le magistrat qui a fait ce travail depuis quinze jours à l’issue duquel on connait pratiquement tous les résultats. Fort de ce préaccord ,le président de la CENI au lieu de désigner un magistrat qui devrait assister celui qui est en place, s’est permis de distribuer et d’envoyer l’ordre de mission qu’on vous a envoyé. Et pratiquement c’est lui qui va faire tout le travail du magistrat, je dirais le supplier le cas échéant ».
Et de poursuivre que « Cette décision de l’ordre de mission est en contradiction totale avec l’article 85 du code électoral guinéen. Ce texte dit quoi ? Il dit que le président de la commission de la centralisation des votes est nommé sur proposition du conseil constitutionnel et ça ne peut pas être sur proposition de Monsieur le président de la CENI. Il y a une contradiction totale, mieux que cela la CENI va plus loin. Non seulement, elle interprète la loi en se donnant des attributions qu’elles n’ont pas mais ensuite, elle modifie le contenu de la loi, ce qui est le rôle du législateur».
Il ajoute« qu’il ne peut pas être accepté aujourd’hui dans l’état où se trouve ce processus et décourager les magistrats qui ont fait correctement leur travail. Tous ceux à quoi nous avons assisté en Haute Guinée, à Fria, à Dubreka, pour prendre certains cas à Kissidougou, à Mandiana où nous avons eu un vote à 97 %, même les vaches ont voté. Que les magistrats aient accepté cela, celui qui fait correctement sa tache de jour en jour soit sanctionné par ce que le parti au pouvoir le souhaite».
Par la voix du président de l’UFR, l’opposition décide :« Nous nous sommes donc opposés catégoriquement à ce qu’un autre magistrat soit à la place de celui qui est en place. Nous n’accepterons pas cela. Nous avons déclaré dans la salle que nous ne resterons pas si ce nouveau magistrat désigné par le président de la CENI devrait prendre fonction et nous avons également préparé une lettre pour porter plainte directement à la Cour Suprême par ce que c’est de leur rôle de désigner les magistrats pour ce genre d’opération et si ce magistrat devrait être que révoqué ; il ne peut l’être que par celui qui l’a envoyé c’est-à-dire celui qui l’a proposé, le Conseil Constitutionnel ».
Bah Sékou.