Les pharmacies par terre inondent les rues et les marchés de Conakry. Les médicaments venant de ces marchés font pourtant la convoitise d’une frange importante de la population locale. Bah Sékou a observé de près l’ampleur du phénomène au marché de Kaporo. Lisez !
S’il y a un fait qui crève les yeux au marché
de Kaporo, c’est bien l’indifférence des autorités face à la montée des pharmacies par terre foulant aux pieds les principes élémentaires en matière d’hygiène et de conservation. Tous les matins, ces vendeurs ambulants sillonnent ce marché avec un panier rempli de médicaments souvent exposés aux radiations solaires et à la poussière.
Pour Jean Tinguiano, étudiant en pharmacie, ceux qui vendent ces médicaments ne connaissent même pas la date de péremption. A qui la faute ? Le sujet est pourtant épineux et un peu négligé par le ministère de la santé, affirme Souleymane Fofana qui précise que celui qui vend un produit doit connaitre les méthodes de conservation et les réactions qui pourraient suivre la prise.
Depuis trois jours, Idrissa Camara a son garçon qui souffre de la bronchite. L’ordonnance médicale coûte 450 mille francs guinéens. Impossible pour lui d’aller à la pharmacie. Il juge les produits trop chers et préfère plutôt s’approvisionner chez un commerçant ambulant. Un autre citoyen rencontré dans ce petit marché raconte « j’ai acheté un médicament dans une pharmacie par terre qui m’a fait des dégâts. Du matin jusqu’au soir, je ne pouvais ni m’asseoir ni manger. Il a fallu l’aide d’un ami. Je conseille à tout le monde d’éviter la pharmacie par terre ».
La pharmacie par terre est certes moins chère et fait gagner de maigres sommes d’argent aux vendeurs. Pourtant, elle doit être éradiquée. Un pharmacien soutient qu’il faut trouver un consensus avec le ministère de la santé pour racheter ces médicaments afin de procéder à leur incinération. Des mesures pas très partagées par les commerçants ambulants que j’ai rencontrés.
Bah Sékou.