La guinée toujours pas sortie de l’auberge. Malgré un déroulement jugé globalement plutôt correct du scrutin du 28 septembre, l’opposition guinéenne crie au loup dans la bergerie et exige une annulation pure et simple desdites élections. A nouveau, du fil à retordre pour Saïd Djinnit, arrivé d’urgence comme à l’accoutumée pour éviter tout dérapage.
Le casse-tête guinéen, comme une éternelle tablature, aux allures de quadrature d’un cercle pour une communauté internationale lasse de jouer les pompiers de service. Eh oui, le cas guinée est atypique, le pays lui-même l’est, la guinée a toujours été l’exception qui confirme la règle sur le continent. La guinée est le pays scandale de tous les paradoxes. C’est le pays où il ne suffit pas d’aller voter massivement, dans le calme, pour espérer avoir franchi un cap, c’est le pays au sort scellé, son peuple pris dans une tenaille mortelle par une classe politique décidément peu soucieuse enfin de la paix, de la quiétude sociale et du devenir tout court du pays. Oui tout porte à le croire, absurdité des absurdités, l’opposition, ou sinon ce qui en reste à savoir l’UFDG et l’UFR, se laissant entraîner dans une espèce de solidarité béate, exige le chiffon rouge des manifestations de rue agité d’une main gauche, une annulation pure et simple d’un scrutin auquel le peuple de guinée s’est rendu nombreux et dans une discipline sans précédent. Une once de dignité, un tantinet de grâce à cet acte hautement patriotique accompli par un peuple assoiffé d’en finir avec une transition longue, pénible et tumultueuse au propre comme au figuré. C’est un peu fort de café que de pousser les crampons à ce point alors même que le décompte des voix, loin de finir, affiche plutôt des states politiquement bien à-propos. La prudence, l’orthodoxie politique, les usages voudraient que ce décompte soit entièrement bouclé pour que le contentieux électoral s’engage. Qui dit contentieux électoral réfère aux voies légales, aux juridictions compétentes en la matière. Certes il ne m’appartient guère de juger de la transparence et de toute la sincérité qui doivent caractériser ce décompte, mais croyez moi, vous remettrez cent fois le métier électoral guinéen sur l’ouvrage, les states qui tombent depuis quelques jours reviendront d’une manière ou d’une autre, la nouvelle cartographie qui se dessine se fera plus nette. Que les uns et les autres sachent raison gardée et que la substantifique moelle de l’opposition, l’UFDG et dans une certaine mesure l’UFR, se ressaisisse, refrène ses ardeurs bellicistes, se montre rationnelle et refuse de céder à une surenchère à tout point de vue contre-productive. Les élections qui viennent de se tenir, osons dire les choses, pour peu qu’elles se soient déroulées un tantinet conformes aux standards internationaux, à en juger par le visas des missions d’observation électorale déployées sur le terrain, ces élections dis-je, avaient valeur de test, étaient un moment de vérité pour les partis politiques. La décantation qui en résulte, n’est que reflet du réal politique guinéen. Que les partis qui ont fait l’objet d’un rejet absolu du peuple nous foutent enfin la paix et qu’ils rentrent dans leurs coquilles vides, on assez souffert de leurs cris d’Orfraie, on a assez qu’ils perturbent notre tranquillité, trop, c’est trop, leur déclassement politique fini, il ne leur reste plus qu’à se faire oublier, le temps de recharger les accus en vue de futures batailles. Oui le ridicule ne tue pas, juste un exemple pour se marrer, que pouvaient espérer tous les autres partis en Moyenne Guinée, fief naturel de l’UFDG, cela ne s’est jamais démenti. Les autres partis avaient-ils grand-chose à espérer de la Haute-Guinée, bastion consolidé du RPG-Arc-en-ciel, toutes manipulations hormis ? A un moment donné, faisons violence sur nous et soyons patriotes et raisonnables, il ne suffit pas de ruer dans les brancards, un minimum de réalisme devrait aider à se libérer des pulsions émotives de l’illusion d’optique d’une victoire chimérique. En demandant que tout le scrutin soit invalidé, qu’espérait l’opposition ? Que le parti au pouvoir, loin de moi toute idée de le défendre, prenne une raclée, une giroflée à cinq feuilles partout sur toute l’étendue du territoire ? Il faut être une coquecigrue pour déconner ainsi à pleins tubes. Le fair-play voudrait qu’on reconnaisse à chacun la victoire qu’il a méritée. Conakry a voté à gauche, personne ne s’en alarme. Il faut en prendre de la graine…