Mamady Sinkoun KABA, membre du bureau politique du RPG Arc en ciel a dans cet entretien donné son impression sur le déroulement du scrutin, la CENI et le comportement de l’opposition. Lisez….
mosaiqueguinee.com : nombreux sont les militants qui ont voté le RPG lors du scrutin législatif du 28 septembre dernier. Qu’est ce qui explique cela selon vous?
M. Sinkoun Kaba : Ça été une campagne de
fond, vous savez, nous
sommes prêts depuis très longtemps au moment où l’opposition était
là à jeter des cailloux, des pierres en occupant les rues. Nous
nous étions sur le terrain entrain de sensibiliser nos militants à
la nécessité de participer pleinement à la révision complémentaire. Ce qui explique d’ailleurs l’explosion du nombre de votants dans les zones considérées comme notre fief. A l’arrivée du professeur
Alpha Condé à la magistrature suprême, l’impôt de capitation a été
supprimé. Donc ce qui a fait que la population n’ayant plus de
crainte pour des raisons de taxations et autres, s’est massivement faite recensé. Voilà pourquoi, aujourd’hui, nos nombreux militants
se sont massivement recensés et ont plébiscité le RPG AEC dans nos fiefs.
Comment expliquez- vous le fait que le RPG n’a pas eu de députés à l’uninominale dans les cinq Communes de la capitale ?
Rien n’est gagné d’avance, ce qui démontre une fois de plus que
nous ne sommes pas dans une dynamique de fraude. Cela est vu autrefois
en Guinée où le parti au pouvoir raflait tout. Nous sommes dans
une logique démocratique, où nous devons respecter le choix des
citoyens. Il faut reconnaître que Ratoma est un fief de l’UFDG, donc
il aurait été relativement difficile de gagner là-bas.
Maintenant, lorsqu’on prend le cas de Kaloum, je vous rappelle que
c’est un cas litigieux. Il y a eu de fraudes. Je vous cite un exemple, la plupart de nos délégués dans certains bureaux de vote à Kaloum n’étaient pas présents. Cela s’est passé à Kaloum, à Dixinn aussi où dans de nombreux bureaux de vote nous n’avons pas nos délégués. Cela ne nous étonne pas. Nous ne sommes pas des fraudeurs, malheureusement, nos adversaires ont fraudé. Ils savent cela et nous allons le prouver.Parce que, nous avons déjà fait une requête allant dans le sens d’être rétablie dans notre droit. Pour des raisons de paix et de quiétude dans la cité, nous n’avons pas fait comme l’opposition. C’est-à-dire, faire sortir des gens pour menacer, nous ne sommes pas dans cette optique là. Nous avons confiance à la justice et c‘est la justice qui tranchera la validité
de nos revendications.
Que répondez- vous à l’opposition qui exige l’annulation du scrutin et menace de descendre dans la rue ?
Cette opposition est loin d’être républicaine. Lorsqu’on parle de la
république, on parle d’unité. C‘est un sentiment d’appartenance à une
identité. Lorsque vous menacez d’occuper les rues, de déstabiliser un pays ou un régime, parce qu’en Guinée, nous connaissons tous les marches, ils font des choses qui ne sauront être tolérées nulle part au monde. Même dans les grandes démocraties au monde. En France, berceau des droits de l’Homme, les
Etats – Unis où la démocratie est en avance, il y a des règles et
des droits. Mais aujourd’hui, cette opposition est en train de menacer
de descendre dans la rue et elle sait très bien les conséquences de
cette descente dans la rue. C’est de la provocation pure et simple, parce qu’ils vont provoquer les forces de l’ordre, les faires réagir de manière à ce qu’il y ait de l’instabilité dans le pays. Donc, la raison voudrait que l’on aille au niveau de la justice. Porter des requêtes et que la cour suprême puisse se prononcer sur la validité de ce scrutin.
Mais annuler ce scrutin est une insulte au peuple de Guinée. Vous vous souviendrez que la communauté internationale a cité 8 préfectures où il y’a eu beaucoup de dysfonctionnements. Vous n’allez pas quand même me dire qu’avec 8 préfectures qu’on va annuler les 30 autres circonscriptions. C’est serait une insulte au peuple de Guinée. Le coût d’une élection en Guinée est beaucoup plus élevé. Vous verrez que dans les pays d’à côté comme au Sénégal, en Côte D’Ivoire ou au Mali, les élections c’est 1.03 euros par électeur. Cependant qu’en Guinée, on se retrouve avec 9 euros et quelques par électeur. Il n’est pas raisonnable qu’avec tous les efforts consentis par l’Etat, par les bailleurs de fonds, qu’ils faillent reprendre cette élection totalement, non. Ce n’est plus une forme de chantage comme le président l’a dit, dorénavant. Il y aura de l’ordre républicain qui
doit régner dans ce pays, et à mon niveau on s’attend que l’Etat
joue son rôle régalien pour qu’un individu, les partis politiques ou
qui que ce soit, qu’il soit de la mouvance ou de l’opposition, ne puisse
pas se lever pour créer une situation de chaos. Il faut que l’Etat
soit présent à tous les niveaux de la vie.
L’ethno stratégie semble diviser les guinéens aujourd’hui, quel est votre commentaire ?
Cette ethno stratégie là, n’est pas le fait du pouvoir malgré que
l’opposition veut le faire croire. Faisons un peu l’historique des
choses. Lorsque, l’on voit ce qui s’est passé lors du premier tour
de l’élection présidentielle, El hadj Cellou Dalein de l’UFDG, a
donné le meilleur exemple. C‘est vrai que même par le passé, la
Haute Guinée votait pour Alpha Condé, la Basse Guinée votait pour
Lansana Conté, la forêt votait pour Jean Marie Doré, mais jamais au
point auquel nous sommes arrivés aujourd’hui. Tout le monde a vu, lorsque Cellou a dit que nous avons fait un score soviétique en haute Guinée avec 97%; il y a lieu de rappeler que
lors de la présidentielle en 2010, le score de El hadji Cellou Diallo
au Fouta, était plus que Stalinien, puisqu’il a raflé à certains
endroits plus de 98%. Il est donc très mal placé pour faire ce genre
de déclarations. Donc, il faudrait faire la part des choses et
aujourd’hui El hadj Cellou Dalein Diallo est en train de jouer le
rôle de victimisation des peulhs, lorsque je dis peulh, il ne
faudrait pas que cela soit compris autrement. Il est en train de
faire croire que le pouvoir d’Alpha Condé est là pour éliminer les
peulhs, que nous préparons un génocide. Ce n’est que de la
manipulation, nous sommes loin de là, comme le professeur l’a dit,
qu’il est le président de tous les guinéens et il faudrait que les gens
comprennent cela. Qu’il arrête de jouer sur le facteur d’ethnie,
cela n’est pas la politique. Nous l’avons dit que la prise du
pouvoir par le professeur Alpha Condé signifie que la Guinée sera sur
ses quatre roues. Nos frères et sœurs de la Moyenne Guinée doivent comprendre que ce régime n’est pas là contre eux, que la Guinée ne peut pas se développer sans eux.
Elle ne peut pas se développer sans les malinkés, les soussous. Nous
devons tous être ensemble comme les cinq doigts d’une main pour
essayer de faire avancer ce pays. Lorsqu’on
cassait Kaporo rails, ce même Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition était dans le gouvernement. Cependant que Kaporo
-rails est composé à 99% de ressortissants de la Moyenne Guinée. Il
n’a rien fait à l’époque pour défendre son ethnie. Aujourd’hui, il se
sert de son ethnie, parce qu’il a besoin d’eux. Mais qu’ils
comprennent que ce régime là n’est pas contre eux.
Quelle note peut-on attribuer aujourd’hui à la CENI après le scrutin du 28 Septembre !
Cette cacophonie qui a existé au sein de la commune de Matoto n’est
que la démonstration de l’incapacité de la Ceni. Les problèmes que
nous avons connus pendant ces élections, les 98% proviennent de
l’incapacité de la ceni à organiser des élections. Les accusations
qu’ils nous ont portées. C’est du fait que la CENI n’a pas bien fait
son travail. Tout de suite, c’est la mouvance qui est indexée alors
que la ceni est indépendante. Je suis de la mouvance, je le dit et
réitère que cette ceni -là est incapable. Vous ne pouvez pas
comprendre. Je vous cite quelques exemples. Le cas de Babara Fofana
qui est 7ème sur la liste nationale de l’UFR. C’est le président de
la ceni qui l’a désigné là-bas. Bien que l’UFR soit notre opposition,
je ne mets pas cela au compte de l’UFR. Ce n’est pas l’UFR qui est
responsable, donc je ne vais pas l’en vouloir, mais à la
ceni qui n’a pas fait son rôle. Lorsqu’on voit que le frère de Baidy Aribot, candidat de l’UFR à Kaloum était au niveau de la centralisation de Kaloum, il ne s’était pas désigné tout seul non plus. C’était à la CENI de s’assurer que les gens qui y sont, ont le droit d’y être. C’est la CENI qui doit veiller à ce que chacun puisse respecter les lois. Nous sommes tombés dans le piège, parce que l’on a porté confiance à
la Ceni pensant qu’elle était à la hauteur d’organiser une élection
régulière.
réalisée par Soumah Aboubacar