L’organisation enfin des élections législatives en Guinée et surtout les résultats qui les ont
sanctionnés, semblent être devenus le nouveau fond de commerce du président Alpha Condé. Au détour d’une odyssée internationale, dans la capitale française, il a invité les journalistes à comparer les résultats des quatre dernières législatives qui se sont tenues sur le continent africain. Sacrilège !
Vanité des vanités, une fois l’improbable devenu réalité, gloire à soi pour la marge trop importante laissée aux adversaires au terme du poker mentir le plus surréaliste que dis-je le jeu de dupes le plus abject. Oui Alpha Condé peut se donner fière allure, il a beau jeu de se représenter et de vouloir se tailler dans du marbre même l’image et la stature du grand démocrate à la générosité proverbiale, celles du grand opposant, de l’opposant historique étant ancrées et labélisées, c’est même une marque déposée à l’OMPI, tentez de vous en appropriez, vous comprendrez ! Oui Alpha Condé peut se vanter, peut s’enorgueillir d’être de tous les chefs d’Etat du continent dans les pays desquels des élections législatives se sont tenues cette année, le plus généreux, le plus large, le plus débonnaire, notre grand chef est un bon samaritain en politique, preuve s’il en est besoin, lors des dernières législatives, il a laissé ses opposants s’attribuer pas moins de 50 sièges à l’assemblée nationale élue. Eh oui, il faut être Alpha Condé pour le faire, il faut être du métal du grand opposant devenu grand démocrate pour laisser autant de sièges à son opposition, du ridicule ! Stop Charlie, soyons un chouia sérieux, la plaisanterie a assez duré, elle de mauvais goût, pour ne pas dire rossarde et saumâtre. Monsieur le président, qu’on se le tienne pour clairement dit, ce n’est pas parce que comme vous le prétendez, que vous êtes devenu soudain par je ne sais quelle magie le plus grand démocrate de tous les chefs d’Etats du continent, que votre opposition a obtenu le nombre de députés qu’elle s’est donnée méritoirement, vous ne lui en avez pas fait une aumône ni une offrande. Le nombre de siège de députés qu’elle a obtenu, elle les a arrachés au gré d’une bataille longue, pénible, et âpre.
Souvenez-vous monsieur le président, n’eussent été la pugnacité et même la sagacité de cette opposition, oui j’admets avec une once de malice et de caprices chichiteux, ces élections auraient connu un autre sort, rappelez-vous monsieur le président de votre décret du 13 Avril 1013, le plus impromptument du monde, alors que sous votre propre instigation, un cadre permanent de facilitation avait été crée cornaqué par l’imam Saïd Fofana et qu’on était à deux cheveux de faire sauter les tous derniers verrous sur la route de ces législatives, vous preniez ce décret de la discorde convoquant le corps électoral pour le 30 juin, que vouliez-vous monsieur le président si ce n’est un parlement monocolore ? On ne rappellera point ici les pressions et les déclarations va-t-en-guerre de votre entourage et des thuriféraires de votre régime, il me revient encore comme si c’était hier celles de deux des plus impénitents faucons de votre attelage, je veux nommer la mamie et Alassane Condé, qui n’a pas entendu on ira aux élections avec ou sans l’opposition.
Vous saviez monsieur le président que si vous forciez la marche à l’époque, un embrasement n’était point exclu. Puis vînt la tragi-comédie du 28 juillet, Bakary Fofana se rappelle à notre mémoire, mystère et boule de neige, une date, celle d’un scrutin de cet acabit circulant sous les manteaux des jours durant, au gré d’un pataquès sciemment entretenu par le plus inféodé taiseux président de la CENI. Il eût fallu monsieur le président toute la poigne et toute la combativité de votre opposition pour vous faire faire machine arrière. Point n’est besoin de dire que les résultats issus de ces élections sont loin d’avoir étanché votre soif d’une victoire à la soviet, on sait que vous faites bon cœur contre mauvaise fortune. Vous vouliez d’une victoire à la Paul Biya, à la Faure Gnassingbé, à la Robert Mugbé, pour ne citer que ceux-là, vous vouliez au moins les deux tiers des sièges, en témoignent les colossaux moyens dégagés, vous pensiez qu’en passant le plus clair de votre temps à accuser vos opposants des sept péchés capitaux d’Israël, vous les enterreriez, vous avez fait gourance, au bout du bout, ces élections ont sanctionné un bilan en toute honnêteté maigrichon, gringalet, la giroflée à cinq feuilles subie à Conakry l’illustre parfaitement. L’alerte a sonné pour 2015, un peu d’humilité, il faut plutôt tirer les leçons El Présidenté.