Une rencontre de sensibilisation sur l’intégration du genre dans les mécanismes de justice transitionnelle, se tient à Conakry. C’est une initiative du centre des Nations Unies pour les Droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique Centrale et le Haut-commissariat des Nations Unies aux Droits de l’homme en partenariat avec le gouvernement guinéen.
Les États africains ont connu plus ou moins récemment des phases de violence ou de répression politique durant lesquelles ont été commises des violations massives des droits de l’homme. En ce qui concerne la Guinée, le pays a connu depuis son indépendance et sous les différents régimes, des violences consécutives à la dévolution et à la gestion du pouvoir. Ces évènements ont fragilisé le tissu social et entrainé la méfiance entre les acteurs politiques. Plus spécifiquement, parmi les victimes des actes de violation grave des droits de l’homme, figurent celles du sexe féminin.
Ahowanu Agbessi , directeur du centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique Centrale précise : « Par cet atelier, nous voulons vous assurer une fois encore que notre engagement pour la promotion et la protection des droits de l’homme en général et des femmes en particulier ne faiblira point car il est évident que la stabilité de nos sociétés ne saurait être garantie si les femmes ne sont pas pleinement associées à la gestions des affaires publiques ».
Ainsi donc, en accordant une place de plus en plus grande aux victimes de sexe féminin dans le processus de justice transitionnelle, La guinée reconnaitrait ainsi que la violence touche un nombre important de femmes et de jeunes filles tout en engageant des pratiques susceptibles d’apporter un soulagement différencié et aux personnes victimes de violations massives des droits de l’homme en fonction de leur position sociale et de leur sexe.
C’est le chef du cabinet du ministère des droits de l’homme et des libertés publiques, qui a présidé l’ouverture des travaux. Alhousseine Thiam a indiqué que « cette volonté de la République de Guinée de placer la question de la justice transitionnelle au cœur du processus démocratique de notre pays, dénote de son engagement à revoir le passé douloureux des différents régimes qui se sont succédés et caractérisé par de graves violations aux droits de l’’homme. Cette action s’inscrit en droite ligne de la vision du ministère des droits de l’homme, de mener avec tous les acteurs concernés, le processus de réconciliation nationale, la prise en compte de la question du genre en accordant une place au sexe féminin ».
50 praticiens guinéens qui participent à cette rencontre, devront au terme des travaux, maitriser les modalités d’intégration de la perspective du genre aux différents mécanismes de justice transitionnelle.
Bah Sékou