Les ministres de la République défilent devant les membres du CNT (conseil national de la transition) pour défendre leur budget. L’Etat décide de faire une restriction budgétaire. Certains ministres comprennent et acceptent la mesure. Par contre d’autres ont du mal à avaler la pilule imposée à leur département.
C’est le cas du Haut commissariat à la reforme de l’Etat et à la modernisation de l’administration. Sékou Kourouma est très amer vis-à-vis du ministre délégué au budget qui selon lui a foulé aux pieds ses multiples projets « mes impressions sont négatives par ce que le ministère délégué au budget a créé un écart de négatif de 11 milliards dans le titre deux (2) en ce qui concerne les salaires et traitements. J’espère que c’est une erreur qui sera corrigée sinon on peut dire merci à la reforme ».
Kourouma n’est pas à bout de sa colère. Entre ses prévisions et le montant accordé à son département, l’écart est considérable : « globalement la loi des finances de 2014 par rapport à la loi des finances 2013, présente un écart négatif de 26 milliards de nos francs. Nos estimations étaient à 52 milliards contre 25 milliards qu’on nous a cédés pour 2014. Alors comment on va faire les reformes sans ressources, sans moyens ? Comment on va créer l’ENA dont on veut démarrer le programme en fin 2014 ? » s’interroge t-il.
La gouvernance est une question de priorité dit-on. Pendant que Kourouma se gratte la tête pour trouver le financement de ses nombreux projets, Marc Yombouno ministre de l’Agriculture se frotte les mains. Son budget de 2013 est revu à la hausse de 6% : « Nous étions à 200 milliards en 2013 pour l’appui à la campagne agricole, on a fait une proposition de 245 milliards mais finalement nous sommes aux environs de 265 à 280 milliards GNF ».
Alhassane Condé ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation ne manque pas de projets mais il se rend à l’évidence et accepte le budget accordé à son département en dépit d’une réduction de 13,93% : « un budget, c’est les recettes et les dépenses. L’Etat ne peut pas donner plus qu’il en a ! Donc ce que nous avons, je pense qu’on travaillera avec ça ! »
Mohamed Dorval Doumbouyah ministre du Commerce relativise par rapport à la réduction de son budget de son département de 7, 06%.
Sadio Baldé