Obéré de partout, notamment par ses très proches collaborateurs, Salifou Camara réagit dans un courrier fleuve de plus d’une dizaine de pages, de façon minutieusement préparée. C’était pourtant inédit quand la majorité des membres du comité exécutif, ajoutés aux responsables de ligues et des clubs du pays dans un élan de changement, qui s’accordent aux défauts de qualité de bon dirigeant de leur Président avec un refrain qui rime et exige son départ. Sous d’autres cieux, le résultat devait être une démission du mis en cause.
Hélas, au lieu de cogiter à ce scénario, Salifou tente un exercice, oh combien fastidieux en pareille circonstance, en se défendant avec des arguments qui passent mal même chez les plus profanes.
Pour son absence répétée à son lieu de travail, qu’est la fédération, le patron contesté se défend avec des exemples de la Fifa qui, d’après lui, n’organise que deux réunions au cours de l’année. En s’exprimant ainsi, super V donne raison à ceux qui l’accusent de gérer l’institution par procuration. Alors, lui est-il permis, étant le seul ordonnateur des dépenses de la fédération ?
Pour sa gestion jugée opaque, Salifou argue associer à ses démarches tout le comité, et même la presse. A quelle presse veut-il faire allusion ? Car celle-là est réconfortée par la décision de ses collègues frondeurs, qui exigent de leur Président des explications sur la destination qu’ont prises les retombées financières de certains contrats signés par la fédération.
Salifou affirme mettre la main à la poche pour financer des projets au bénéfice de l’institution. Ce, à l’insu des membres du comité exécutif, qui les ignorent complètement. Ceux-ci estiment que les réunions du comité exécutif constituent le cadre privilégié pour dévoiler et valider ses actions et non pas ailleurs.
Salifou Camara ne s’est pas gêné de parler du bien qu’il fait à ses collègues malades. En prenant ces derniers en charge sur propres frais, selon lui. Que fait-il alors de cette ligne dans le budget de la fédération, qui prend en compte la prise en charge des membres du comité exécutif en cas de maladie ? Le bon samaritain pour lequel il veut se faire passer, semble confondre alors, à cet effet, les caisses de son institution à ses poches ?
Salifou n’a malheureusement pas parlé de sa présence lancinante dans toutes les missions initiées par la fédération, et la même prime qu’il prend avec les joueurs au point de provoquer lire de la nouvelle équipe dirigeante du département des sports. Celle-là qui lui a signifié sa décision de ne plus le prendre en charge.
Méprisant, avec une attitude répulsive, estime t-on, toujours seul, bref nul socialement, constate t-on, Salifou donne l’impression d’être serein et feignent ignorer que l’ouragan de contestation est dévastateur et risque de l’emporter .
Une tribune de Lamine Mognouma Cissé
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