Ce 4 avril 2016, la crise qui mine l’usine et la cité de l’alumine a quatre ans. Durant toutes ces années, beaucoup d’eau ont coulé sous le pont.
Le 4 avril 2012, les travailleurs de l’usine Friguia sous la coupe du collège syndical ont décidé d’aller en grève après l’échec des négociations avec la direction de l’usine et les tentatives de conciliation des sages.
Cette grève a de nos jours conduit la cité de l’alumine dans une mutation profonde sur le plan économique, social et culturel.
Le pouvoir d’achat des travailleurs est à terre, l’économie de certains commerçants asphyxiée par les dettes contractés par certains employés de l’usine, plusieurs couples se sont séparés dans le milieu ouvrier, la cohabitation entre ménages et ordures devenue une norme environnementale … Tel est le tableau sombre de ces quatre années de fermeture de l’usine Friguia.
En lieu et place du collège syndical, c’est le collectif des travailleurs en collaboration avec la commission de médiation des cadres qui mène des démarches dans le cadre de la reprise des activités à l’usine. Récemment cette structure a rencontré le ministre d’état chargé des questions l’investissement et du partenariat public et privé Ibrahima Kassory Fofana. Ce dernier a affirmé à ses hôtes que l’usine sera rouverte. Les modalités de relance seront débattues au forum Guinéo-Russe durant ce mois d’avril. Selon un responsable du collectif des travailleurs, la production de l’alumine est attendue pour 2018.
Il faut ajouter qu’une assistance d’un million cinquante mille francs est accordée par mois à chaque travailleur.
Plusieurs ONG comme Fria Relève-toi et Arsyf se sont investis pour l’autonomisation des habitants de Fria.
Ce 4ème anniversaire de de la crise de Fria passe sous l’anonymat dans la cité de l’alumine. Aucune activité n’est prévue pour commémorer cette date.
Fatoumata traoré