Dans cette interview, Abdoulaye Condé, Conseiller Principal du PDG du Groupe Business Marketing, que notre confrère universports.info, a rencontré en France plus précisément à Nantes, aborde plusieurs questions liées au Horoya AC mais aussi à son patron Mamadou Antonio Souaré
Universports.info : Bonjour M. Le Conseiller et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions ?
Abdoulaye Condé : Bonjour cher confrère, merci aussi de m’ouvrir les colonnes de votre organe. C’est un grand plaisir pour moi.
Universports.info: Le Horoya Athlétic Club a été sacré champion de Guinée de la saison 2015 -2016. Quels sont vos sentiments?
Abdoulaye Condé : De joie bien évidemment. Je félicite les joueurs et l’encadrement technique, dirigeants et particulièrement le président du Horoya, Antonio Souaré. C’est la victoire d’une Equipe, mais c’est surtout la récompense d’un sacrifice, des investissements lourds d’un homme convaincu de faire rayonner le football Guinéen sur la scène internationale, en l’occurrence, le président Antonio Souare. Je suis particulièrement heureux pour lui. Il reste donc à continuer le travail pour faire mieux dans les compétitions africaines de l’année prochaine.
-M. Le Conseiller, ce sacre arrive au moment où votre président fait la Une des médias Guinéens sur beaucoup de sujets. Si depuis quelques années, son image a généralement été appréciée des Guinéens, on constate ces derniers temps que le relatif bon rapport avec la presse se dégrade. Pourquoi ?
Je ne partage pas ce jugement à priori très facile et qui a tendance à caricaturer l’image d’un homme extrêmement attaché à la presse et très respectueux des libertés et droits de celle-ci. Je ne vois aucune dégradation. Tout au contraire, il envisage d’accroître son aide au renforcement des capacités de la presse notamment sportive dans les deux prochaines années.
– Et pourtant lors du tirage au sort de la Coupe Nationale édition 2016, Il a été très véhément et a même menacé de “répondre désormais coup par coup’’?
Menaçant et véhément contre qui?
Le jour où il sentira être attaqué par X ou Y, il répondra clairement.
Mais, je vous assure que la Presse n’a jamais été et ne sera jamais une cible pour lui. Lui qui ne cesse de répéter à ses collaborateurs: “nous ne penserons jamais tous de la même façon, chacun ne verra qu’une partie de la vérité et sous des formes différentes” connaît et respecte l’utilité des médias. Même dans la critique acerbe, il estime que la presse reste un partenaire indispensable. Un homme qui n’aime pas la presse ne monte pas une chaîne à la dimension de CIS-MEDIAS pour faire employer des professionnels Guinéens et Africains.
-Mais, on accuse votre président de se créer désormais des ennemis, adversaires, de sortir de sa modestie avec des déclarations d’autosatisfaction?
Pouvez-vous nous aider à identifier ces ennemis et adversaires ? Je n’en connais pas moi. Lui non plus ne s’est jamais désigné un adversaire.
Non, c’est un injuste procès, une fausse appréciation de l’homme. Antonio n’est pas grandiloquent. Depuis toujours, et vous le savez très bien, il a pour le Guinéen, de quelque bord qu’il soit, la même admiration, le même respect et la même disponibilité. Et jamais, il n’a changé. Mais, l’unanimité est une impossible équation et il ne peut aider tout le monde malgré son exceptionnelle sensibilité pour les cas sociaux.
Cependant, son ambition manifeste d’être utile à son pays, en jouant sa partition au profit de la jeunesse et du sport Guinéens, est une réalité de tous les jours.
Sans doute que tout n’est pas parfait dans la forme, mais dans le fond son engagement est une opportunité à saisir.
Le rôle justement de son entourage est de faire en sorte que cette ambition soit rationnelle et serve la cause qui la motive. Nous ne devons pas permettre que sa bonne volonté, qui n’est nullement un devoir d’État, d’aider son pays et la jeunesse Guinéenne, soit souillée et interprétée contre lui. La force de ceux que vous appelez “adversaires” ou “ennemis ” dépendra de la faiblesse, des incohérences des proches. Antonio n’a pas d’adversaires et ses proches n’ont pas le droit de lui en fabriquer. Pour nous ses collaborateurs, la conduite est d’éviter de déranger le climat de paix, de quiétude, de considération dans lequel le président Antonio Souare a construit sa réussite, sa notoriété, sa respectabilité nationale et internationale et non de se faire valoir dans des conflits et adversités que nos maladresses et actes peuvent créer ou provoquer.
-Alors contre qui est-il en colère votre patron, qui l’empêcherait de dormir si tranquillement au point de perdre son habituel sang froid?
C’est un malfaiteur qu’on prive de son sommeil, de sa liberté, pas un honnête homme. Antonio Souaré ne souffre pas d’insomnie. Pouvez-vous me dire le crime commis par Antonio Souaré en Guinée?
Je crois que nous devons jauger nos mots.
-Pourquoi alors cette colère ?
N’oubliez pas que le richissime homme d’affaires, le Président du Horoya AC, Président de la Ligue professionnelle de football, est un homme public exposé à des critiques, coups bas, à des risques et méfaits pouvant provenir même d’éléments de son entourage proche ou lointain.
Pour l’instant ne tombons pas dans l’émotionnel, laissons le temps faire jaillir la vérité. Mais je peux vous garantir que la règle d’or de la conduite chez lui, reste toujours l’humilité, le respect de l’autrui, la tolérance mutuelle.
-De son entourage ?
Pourquoi pas ? Nul n’est parfait. Nous ne sommes pas des Saints. Et nous pouvons lui être plus nuisibles que ses adversaires ou supposés tels. Je crois avoir suivi les mouvements des hommes de ce pays gravitant autour des personnalités politiques et hommes d’affaires depuis plus de 30 ans au gré du vent, des intérêts personnels en faisant croire au mentor du moment qu’il est le Messie dont les Guinéens rêvent. Il faut donc rester lucide.
-Que voulez-vous dire?
Après analyse de l’expérience que j’ai de la permanente transhumance dont nous sommes champions en Guinée, je suis catégorique en affirmant que le plus grand danger et la plus grande trahison que nous pouvons représenter pour le président Antonio Souare, seraient de nous réfugier dans la démagogie et le mensonge. Je parle de nous ses proches investis de sa confiance.
Dans la collaboration avec un Patron, ayant fort heureusement la tête sur les épaules comme lui, sachant que dans ses veines circule le sang et s’étant construit dans le travail farouche mais aussi dans l’humilité, la simplicité, le respect, nous ne devons pas laisser les ombres d’hier obscurcir la lumière de demain.
En quoi faisant M. Abdoulaye Condé ?
Nous avons l’obligation de la loyauté, de la fidélité mais aussi et surtout de la vérité et de l’honnêteté. Comme disait l’actrice française, Brigitte Bardot: ” les blessures les plus profondes ont toujours eu trait à des trahisons, celles d’amis ou de proches”. Ces trahisons s’expriment aussi par la démagogie et le mensonge.
– Que faut-il faire dans ce pays où les opportunistes se trouvent toujours un chemin ?
Il faut toujours interroger l’histoire pour éviter les erreurs du passé.
Le Président Antonio Souaré est un homme de valeur très apprécié par ses compatriotes et les africains qu’il mérite d’être protégé.
A cet effet, la méthode de travail devant être la nôtre, est la vérité et l’honnêteté que nous lui devons. Le président Antonio Souaré, a-t-il les moyens de consacrer une partie de sa fortune à l’épanouissement de ses compatriotes et au développement de la Guinée?
Nul doute que oui, c’est l’essentiel même si le désaccord est possible sur la forme, adversaires et amis du PDG du Groupe Business Marketing, ne s’opposent pas sur l’essentiel qui est de servir la Guinée. Il revient à nous ses collaborateurs, la responsabilité de ne pas trahir ou travestir cette noble cause, en l’aidant à harmoniser la forme et le fond.
Il ne faut pas que nos comportements alimentent les attaques contre lui.
Car nous ne devons jamais confondre la nature de sa personnalité et celle de son attitude. Sa personnalité, appréciée et respectée sur la scène nationale et internationale, est celle qu’il s’est forgé lui-même ; son attitude, elle, dépend de ce que nous sommes, de notre conduite, nous ses proches.
– Que dîtes vous des critiques et attaques relatives au bail de gré à gré du stade de Nongo ?
Elles sont simplement sans fondement. Où est le bail de gré à gré pour un stade n’intéressant aucun opérateur financier à travers le monde ?
Ou nous ignorons l’histoire de ce stade, ou nous refusons de regarder la réalité en face.
Pour la petite histoire, il importe de rappeler aux uns et aux autres que lors du sommet Sino – Africain ténu en novembre 2003 à Addis Abeba, la 4ème économie mondiale à l’époque, a décidé de marquer sa présence sur notre Continent par la construction des grandes infrastructures publiques. Le président Chinois d’alors, Hu Jintao a annoncé le doublement de l’aide à notre continent avant 2009, d’offrir 5 milliards de dollars de prêts et crédits à taux préférentiel aux pays Africains dans les 3 prochaines années, d’effacer la dette des plus pauvres grâce à des prêts à taux zéro et s’était engagé à construire 30 hôpitaux, une centaine d’écoles en milieu rural, des stades, des Palais présidentiels et législatifs et à consacrer 37 millions de dollars à la lutte contre le paludisme.
Dans ce lot de promesses et contrats, notre pays a bénéficié, entre autres, d’un hôpital et du stade de Nongo. La Côte d’Ivoire a eu droit à un Palais et ses appartements pour son Assemblée nationale à Yamoussoukro.
J’ai eu le privilège, avec Naman Camara, président de la section Guinéenne de l’union des journalistes de la presse francophone (UJPLF) et Alpha Abdoulaye Diallo du journal “Le Populaire ” ainsi que de nombreux journalistes venus des pays francophones, d’assister à l’inauguration du Palais de l’Assemblée Ivoirienne et d’être l’un des premiers à habiter dans les appartements dédiés aux députés Ivoiriens en janvier 2007.
Alors que le Palais offert à la Côte d’Ivoire était opérationnel depuis janvier 2007, en Guinée, ce n’est qu’en septembre 2007 que l’Etat, à travers le gouvernement de Lansana Kouyaté (avec Baidy Aribot comme ministre des sports), a pu enfin remplir les conditionnalités nécessaires au démarrage des travaux du stade de Nongo. Les conditions réunies, les chinois ont tenu leur promesse par la construction du stade.
Avec l’instabilité gouvernementale et l’absence de l’Etat, conséquences de la maladie du Général Lansana Conté, la Guinée avait accusé un énorme retard et continue d’accuser encore du retard pour rendre opérationnel le stade de Nongo.
Même si certains ministres des sports ont fait sortir des milliards de francs Guinéens du Trésor public pour des faux travaux, l’Etat se montre toujours incapable et aucun homme d’affaires ne manifeste d’intérêt et le stade, malheureusement, se meurt dans la dégradation.
C’est dans ce contexte de désespoir national que le PDG du Groupe Business Marketing (GBM), Antonio Souaré a accepté le principe de rendre enfin opérationnel le stade de Nongo, 10 ans après le lancement des travaux de sa construction.
Honnêtement, faut-il encourager et féliciter cet acte de patriotisme ou le vouer aux gémonies?
Il est important que nous comprenions tous et très clairement, que ce n’est pas une faveur que l’Etat Guinéen accorde à Antonio. Tout au contraire, le Gouvernement lui demande de mettre la main à la poche et de financer à sa place un projet public qui n’est pas exécuté par une entreprise lui appartenant.
Partout dans le monde, les Patrons d’entreprises ont pour vocation de soumissionner à des marchés et y tirer des bénéfices. Par patriotisme, il fait l’exception.
Ma conviction est que le PDG du Groupe Business Marketing ne tirera aucun intérêt ou avantage financier de la gestion de ce terrain même après 100 ans.
Il le sait d’ailleurs mais son cœur ne supporte pas de voir un joyau sombrer comme le Titanic. Son amour infini du football l’oblige, dans cette Guinée et même dans le monde, que vous connaissez autant que moi sinon mieux, pouvez-vous citer un homme d’affaires capable du sacrifice qu’accepte de consentir Antonio Souaré pour le stade de Nongo.
– Que dîtes-vous de sa proximité avec le président Alpha Condé. Certains qualifient Antonio Souaré de Mamadou Sylla d’Alpha Condé
Rien ne rend possible la comparaison. Je le dis en connaissance de cause. Le hasard a voulu que je sois un voisin de Mamadou Sylla avec lequel j’ai des rapports amicaux et fraternels. Même si je ne veux le pas, et c’est le cas encore aujourd’hui, je suis forcément informé de ce qui se passe chez lui.
Mamadou Sylla, au domicile duquel à Dixinn Bora ne quittait pratiquement pas le président Conté jusqu’aux dernières heures de sa vie, a eu droit à tous les privilèges et marchés publics sollicités par son Groupe Futurelec à l’époque.
Politiquement, je l’ai vu faire composer et défaire des gouvernements, promouvoir les cadres, etc.
Je vais vous faire une révélation: En 2008, peu avant la mort du président Lansana Conté et la prise du pouvoir par le CNDD, Mamadou Sylla (grâce à Bouba Barry, actuel ministre de l’industrie ) est de ceux qui ont plaidé la nomination du capitaine Moussa Dadis Camara au service des carburants de l’armée auprès du ministre de la défense de l’époque, Almamy Kabele Camara.
Antonio Souaré, à ce que je sache, n’est pas un privilégié du régime Alpha Condé. Il ne participe pas à la constitution de ses Gouvernements et n’a bénéficié d’aucun marché public à ce jour.
Où est alors la ressemblance ?
Le stade de Nongo, qui fait couler des tonnes de salives et encres, vous l’avez compris, c’est Antonio Souaré qui se charge, à la place de l’Etat Guinéen, de financer la finition des travaux, de payer de sa poche, l’entreprise ou les entreprises qui seront retenues pour l’exécution des travaux. Il n’a pas fait soumissionner une de ses sociétés pour bénéficier d’un marché public mais plutôt accepté, pour son pays, la jeunesse, le sport Guinéen et pour le Chef de l’Etat, de régler la note du prestataire ou des prestataires.
Comme beaucoup de ses compatriotes, le Président Guinéen a de l’admiration et du respect pour cet homme qu’il trouve sérieux et patriote. Antonio Souare a pour Alpha Condé, l’obligation qu’a le citoyen envers le président de la République.
– Les rapports sont tendus avec les dirigeants de l’ASK?
Savez-vous que le fondateur de l’Association Sportive de Kaloum s’appelle Cheick Abdel Kader Sangaré, président délégué du Horoya et l’un des plus proches amis actuels du président Antonio Souaré ?
Ni avec l’ASK ni avec un autre Club, les relations ne sont tendues. La philosophie du président Antonio est claire : “Sur le terrain, des adversaires de 90 minutes s’affrontent, après le coup de sifflet final, ce sont les frères et amis qui se retrouvent.”
-Et les relations entre le Président de l’ASK, Boubah Sampil et le président du Horoya Antonio Souare ?
Ce sont des rapports entre dirigeants de clubs et entre frères.
Nous avons pour principe, le respect et la considération pour tous les clubs Guinéens de toutes divisions confondues.
Et tous ceux qui – tant soit peu – financent des clubs ont l’obligation de s’entendre, de se donner la main, de travailler ensemble sinon les efforts pour sortir le sport Guinéen du creux de la vague, risquent de s’éterniser. Le président Antonio Souare est venu avec cette logique quand il reprenait le Horoya AC en 2011- 2012. J’ai eu l’occasion de le signifier depuis 2012 au président de l’ASK.
Tous les dirigeants sportifs et les sportifs Guinéens sont également convaincus de la disponibilité du président Antonio Souaré qui a décidé de s’inscrire dans le registre de l’histoire du football
Universports.info vous remercie pour votre disponibilité
C’est moi qui vous remercie et bonne continuation, je lis tous les jours votre site qui traite de toutes les informations des autres disciplines, bravo et du courage
Propos recueillis depuis Nantes par Moussa Campos Soumah