La Commission européenne a levé mercredi des sanctions prises contre la Guinée pour sa lutte insuffisante contre la pêche illégale, autorisant de fait la reprise des échanges entre les deux parties.
« La Commission a levé son +carton rouge+ et les mesures commerciales associées aux produits de la pêche en provenance de la République de Guinée », a annoncé l’exécutif européen dans un communiqué, saluant les « améliorations significatives » en matière de lutte contre la pêche illégale.
L’UE s’est dotée d’un règlement pour prévenir et éradiquer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (dite INN) depuis 2010. Seuls les produits de la pêche validés comme légaux par le pays exportateur peuvent être importés et l’UE peut mettre sur une liste noire les pays « qui feignent d’ignorer les activités de pêche illégale ».
Le commissaire européen à la Pêche Karmenu Vella a ainsi souligné le « vrai engagement » de la Guinée en la matière, dans un communiqué de presse.
Le pays a « révisé le cadre juridique pour combattre la pêche INN, renforcé son système de sanctions, amélioré la surveillance et le contrôle de sa flotte et de ses eaux, et se plie désormais à la loi internationale », a ajouté la Commission.
Conakry a notamment ratifié un accord chapeauté par la FAO, l’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture, entré en vigueur en juin.
La Guinée était sous le coup d’une mesure appelée « carton rouge » depuis novembre 2013.
Un rapport d’experts publiés fin juin estimait que la pêche illégale en Afrique de l’Ouest représentait pour elle un manque à gagner considérable en termes d’emplois et de revenus. Les chalutiers se rendant coupables de captures illégales peuvent venir d’aussi loin que la Corée du Sud, soulignait alors l’Overseas Development Institute (ODI).
Le Cambodge est le seul pays à se maintenir sur la liste noire de l’UE en matière de pêche illégale, de laquelle le Bélize (décembre 2014) et le Sri Lanka (avril 2016) ont déjà été retirés.
L’Union européenne est le premier importateur mondial de produits de la mer.
AFP